J’ai découvert le principe du lit au sol dès ma grossesse mais je ne m’y suis pas attardée pour plusieurs raisons : déjà, à l’époque, le sommeil d’un bébé me paraissait plutôt abstrait ; j’avais de toute façon prévu de passer les premiers mois en cododo (pour allaiter en toute sérénité, c’est tout de même indispensable) ; et puis… ça fait peur ! (Rétrospectivement, je me dis que cette dernière raison est un peu idiote : si il y a bien un avantage aux premiers mois c’est que le bébé ne se déplace pas :D)
Et puis 10 mois plus tard, bébé se déplace bien, mais la question me travaille à nouveau. En effet, depuis quelques semaines, endormir notre petit est difficile : il lutte beaucoup contre le sommeil (il faut dire qu’il est en pleine phase de motricité) et a beaucoup de difficulté à accepté d’être posé seul dans son lit à barreau. Le lit au sol n’est probablement pas LA solution miracle qui résoudra nos couchers mais ça ne peut pas être pire elle m’attire pour plusieurs raisons :
- donner plus d’autonomie à mon fils. Avec un lit au sol, il n’est évidemment plus question de coucher bébé si il n’est pas fatigué. Ce n’est de toute façon pas dans la philosophie de notre famille de le laisser pleurer en attendant qu’il finisse par s’endormir mais le lit au sol permettrait d’être encore plus en accord avec cette décision. Et puis, lui faire confiance et lui laisser la liberté de pouvoir sortir de son lit à sa guise plutôt que de le forcer à rester dans un lit en cage est une approche du sommeil qui me paraît tellement plus saine pour lui.
- mieux l’accompagner vers le sommeil. Ne plus sentir son corps se crisper quand j’esquisse le mouvement de me pencher en avant pour le poser seul dans son lit. Ne plus le voir essayer désespérément de passer la main à travers les barreaux pour me toucher le visage. Avec un lit au sol, je pourrais m’allonger à côté de lui pour l’aider à s’endormir ou le rassurer les nuits difficiles (aaah, maudites dents !)
Évidemment, plusieurs aspects font encore peur : ne va t’il pas quitter le lit justement ? Ne risque-t-il pas de faire le bazar dans sa chambre pendant que nous dormons ? Ne va-t-il pas tomber dans son sommeil ? Difficile de répondre pour notre fils à ces questions sans avoir testé, mais je cite ici les propos d’Alys sur Minuscule Infini qui me parlent beaucoup :
Mais est-ce que ton bébé ne sort pas de son lit ? Oui, mais c’est l’objectif. Bien sûr, il y a des hauts et des bas : de 1 à 2 ans, le coucher de Django s’est passé relativement sereinement, avec de courtes périodes où il avait à nouveau besoin que nous attendions qu’il s’endorme pour quitter la chambre. Il ne quittait que très rarement son lit, et uniquement pour aller chercher un livre ou un petit jouet en attendant de trouver le sommeil. Par contre, depuis une dizaine de jours, il se lève systématiquement au milieu de la nuit pour venir nous rejoindre et éprouve beaucoup de difficulté à se rendormir. Je dois avouer que, ayant vraiment besoin de mon temps de sommeil pour être une maman et une femme agréable, je vis mal ces réveils nocturnes. Toutefois, je doute que le lit au sol y soit pour quelque chose… S’il était dans un lit à barreaux, Django m’appellerait sans doute en pleurant plutôt que de venir calmement se glisser entre son papa et moi. Ce que je trouve vraiment difficile avec le sommeil des enfants, c’est son inconstance : je veux toujours trouver LA raison qui empêche mon bébé de dormir, LA formule magique pour qu’il dorme paisiblement (et donc, très égoïstement, moi aussi). Évidemment, c’est une illusion. Le rythme de sommeil reste variable pour chaque enfant et soumis à des évolutions ; il n’y a franchement pas d’autres solutions que de l’admettre, en dépit de notre propre fatigue de parents : cauchemars, réveils nocturnes, difficultés à s’endormir seul, etc. constituent des passages inévitables pour la plupart de nos enfants. L’avantage du lit au sol, selon moi, est qu’il me permet (à moi et à mon chéri, mais je vais parler en « je » histoire de souligner qu’il s’agit de mon expérience et que je ne prétends pas énoncer des généralités ou des vérités) d’aborder ces événements avec plus de sérénité et de confort, pour l’adulte, et avec plus de marge de manœuvre, pour l’enfant.
[…]
Mon bébé ne risque-t-il pas de se blesser en roulant hors du lit ? Nous utilisons un tatami et un futon en pur coton, l’ensemble étant d’une hauteur de 10 centimètres, Django n’a jamais risqué de se faire mal. Si tu optes pour un matelas traditionnel, tu peux ajouter un tapis (type tapis de yoga) en bas du lit pour amortir une éventuelle chute et bloquer les bords du lit avec un boudin ou un coussin d’allaitement. C’est surtout le temps que bébé prenne conscience des limites du lit : une fois qu’il les aura acquises, il ne devrait pas tomber.
Bon, mais concrètement comment on fait ?
Dans la théorie, un lit au sol est simplement un lit dont l’enfant peut y rentrer ou en sortir seul, et où accessoirement il ne risque pas de se blesser en tombant la nuit !
Dans la pratique, on retrouve plusieurs manières d’y arriver :
- Le futon posé sur un tatami
- Le matelas posé sur un sommier
- Le lit « type crèche »
En fonction de la solution choisie, il faut parfois adapter la taille du matelas :
- garder le matelas du lit à barreaux (compatible avec les lits types « crèche »)
- le doubler avec un deuxième matelas, ou des galettes
- acheter un matelas sur mesure : un matelas (vaguement) carré serait idéal pour permettre à bébé de gigoter et de s’endormir dans le sens qui l’arrange le plus.
- passer au « grand » matelas pour enfant (90×140cm)
Et puis ensuite, il faut sécuriser l’installation. Il n’y a pas trop de danger à quelques centimètres de hauteur mais un peu de moelleux ne fait de mal à personne :
- avec un coussin d’allaitement
- avec un tapis en descente de lit
- avec des coussins (qui peuvent êtres fixés par une tringle à rideau côté mur)
- avec des bords faits maisons
Bref, il y a autant de lit au sol que de familles je crois, et l’investissement pour y arriver varie d’une cinquantaine d’euros à beaucoup beaucoup d’euros en fonction de ce que l’on peut récupérer, ce qu’on choisi de faire sur mesure ou faire maison, etc.
Place à l’inspiration !

Un lit cocon Wesco (159€) qui a l’avantage d’être compatible avec le matelas du lit à barreaux

Un matelas (agrémenté de deux «galettes de fauteils» pour l’agrandir) posé sur un caillebotis (dalles de terrasse trouvable au rayon bricolage) – Source Les enfants tranquilles

Même installation que ci-dessus, mais avec un cadre fait maison (des planches matelassées d’un plaid premier prix) – Source Les enfants tranquilles

Un futon et un tatami – Source Minuscule Infini

Deux matelas posés côtes à côtés – Source La vie Jolie Julie

Même installation que ci-dessus, mais avec un cadre fait maison – Source La vie Jolie Julie
Pour aller plus loin
Voici une petite compilation de liens de familles adeptes du lit au sol :
- Chez Minuscule Infini : le lit au sol à 7 mois, le lit au sol à 1 an et le lit au sol à 2 ans
- Chez Les enfants Tranquille, le lit au sol avant les déplacements et le lit au sol après les déplacements de bébé
- Chez Jolie Julie, le lit au sol fait maison
- Chez Tiny la souris, où l’on a fait le choix du combo futon-tatami
- Chez Merci Montessori, on garde les deux lits !
- Mais aussi : le lit de Lou.
Alors, franchirons-nous le cap à la maison ? La suite (peut-être) au prochain épisode !
Edit : on a franchi le pas, et on ne regrette absolument pas ! Retrouvez notre retour d’expérience après 6 mois de lit au sol.
Merci pour cet article qui résume très bien la question du lit. Je me suis posée aussi cette question et j’avoue que même si on pratique la pédagogie Montessori à la maison on n’a pas un si joli lit au sol. C’est le froid qui m’a posé problème, j’ai pas un bon isolement. Pour tout avouer il n’y a jamais qu’une seule raison. Peut être j’étais pas prête, peut être qu’il me manquait le cadre fait maison ^^ Grâce à ton article je vais revoir cette question, ce n’est jamais trop tard! ^^
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Il faudra que je fasse un retour d’expérience : le WE suivant mon article on a franchi le pas et bientôt 2 mois plus tard, on ne regrette pas un seul instant. Pour être honnête, ça n’a pas rendu le coucher magiquement simple non plus, mais il se fait avec tellement plus de sérénité. Et surtout, c’est un plaisir de le voir autonome pour se réveiller le matin ou après la sieste (la tranche de rire quand on voit sa petite main ouvrir la porte, et sa petite tête encore enfarinée sortir de la chambre le matin <3). Pour le froid, on a installé des dalles isolantes en dessous de son sommier en callebotis. Ça plus un pyjama en laine et une gigoteuse en laine et ça va, il n’a pas froid (quand il reste dans sa gigoteuse :D) (mais c’est une autre histoire)
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