Nous sommes en avril, et depuis le début de l’année 2017, j’ai déjà lu pas loin de 15 livres (des sérieux, et d’autres moins). Je lis vite, c’est vrai, mais j’ai surtout décidé de prendre le temps dans ma vie pour le faire.
La prise de conscience
J’ai toujours été une grosse lectrice, depuis mon plus jeune âge. Enfant, c’était un livre par soir. Ado, j’ai commencé à lire des livres plus conséquents, alors c’était plutôt un livre par semaine. Adulte, j’ai un emploi du temps un peu plus chargé alors je lis en moyenne un livre toute les deux semaines.
Pourtant, dans ces nombreuses années de lectures (plus de 20 !!), il y a eu quelques années de vide, où je n’ai RIEN lu. Rien ! Pas un livre ! Pendant peut-être deux où trois ans ! La raison est très très bête : cela correspond au moment où j’ai eu mon premier abonnement internet illimité et mon premier appartement seule. PAS DE PARENTS POUR ME LIMITER. Je passais donc mon temps libre (que j’avais en abondance à l’époque, même si je ne m’en rendais pas compte !) devant des séries (beaucoup, beaucoup de séries : j’en suivais au moins 10 en même temps), je lisais des blogs, je passais du temps sur les forums (à l’époque, les réseaux sociaux étaient encore timides). Bref, j’étais bien occupée, mais pas à lire des livres.
Quand je m’en suis rendue compte, ça m’a fait mal. Moi, connue par mes proches comme grande lectrice, je n’avais pas ouvert un livre depuis plusieurs années ?! Cela ne pouvait pas continuer ainsi ! Je décidais de tout simplement…
Prendre le temps
Et oui, désolé de ce conseil très tautologique, mais qui est pourtant le plus vrai ! Si lire est quelque chose d’important dans notre vie, alors, faisons l’effort conscient de lui donner une place importante. Je ne parle pas de dégager des heures de temps libre d’un coup (si c’était possible, ça se saurait !) (même si parfois, par un heureux hasard, ça arrive !) Mais dégager quelques minutes par ci par là, ça peut faire toute la différence.
C’est un cercle vertueux : quand on prend le temps de lire (même quelques minutes), plus on a envie de revenir à son livre vite (après avoir couché le petit, après avoir joué un peu avec lui…), et plus on fait en sorte que ça arrive.
En cherchant un peu, on peut parfois réduire certaines activités un peu trop prenantes. Je ne parle pas du ménage (quoique), mais de cette habitude qu’on peut avoir de vérifier pour la millième fois les réseaux sociaux, où de cette série devant laquelle on s’affale le soir quand le bébé a ENFIN bien voulu se coucher alors que depuis la saison 2, on est plus si convaincu… En étant plus exigeant sur ce qu’on fait de son temps libre, on peut vite arriver à faire du tri !
Lire partout
Le deuxième secret est de ne pas attendre de pouvoir s’installer tranquillement sur le canapé, avec une tasse de thé à portée de main et un plaid sur les genoux… Il y a de fortes chances que cela ne rester qu’un doux rêve pendant encore quelques années. Heureusement, ce n’est pas indispensable pour lire (même si c’est plus confortable). Une fois happée dans mon bouquin, personnellement, je peux lire n’importe où !
Dans ma vie « non familiale » (tous les moments où je ne m’occupe pas de mon fils), c’est plutôt facile : je profite de chaque instant d’attente pour dégainer mon bouquin : dans les transports, quand je fais la queue, etc.
Et puis, avec mon lardon, je m’adapte. Le soir, je passe beaucoup de temps, assise sur son tapis de jeu, à bouquiner. Il joue, collé à moi (et plus souvent SUR moi). Parfois, je ne peux pas lire plus de 2 pages sans qu’il réclame mon attention, parfois aussi je préfère l’observer être absorbé par ses activités, et puis parfois, miracle de la vie, on s’occupe chacun de notre côté, mais côté à côté !

Notre vie semble paisible. En vrai, cette scène n’est arrivé qu’une seule fois et a duré moins de 30 secondes.
Je profite aussi parfois des quelques minutes de calme où il prend le sein/son biberon.
Choisir ses lectures
Lire un pavé comme Pour une enfance heureuse (et pourtant, je le recommande) n’est pas forcément facile quand on veut se remettre doucement à la lecture. Choisir des livres courts, avec beaucoup de coupures sont plus adaptés et permettent de se replonger plus facilement là où on en était. Et c’est possible même avec les livres sur la parentalité : par exemple, J’ai tout essayé ou Se faire obéir sans crier sont coupés en pleins de petits chapitres que l’on peut picorer ; Chère Ijeawale, ou un manifeste pour une éducation féministe n’a qu’une cinquantaine de pages.
Pour se donner envie de lire, rien de tel que les coups de cœurs de ses collègues blogueurs (y a qu’à voir la catégorie Bibliothèque de S’éveiller et s’épanouir de manière raisonnée).
Et puis si les bouquins amenant à la réflexion ne sont pas votre kiff, laissez tomber ! Parfois, on a envie de simplement se détendre, ou bien de rêver un peu. Il faut écouter ses désirs, et lire ce dont on a envie.
En plus, il y a suffisamment de fous sur terre qui aiment lire des bouquins de parentalité ET EN PLUS les résumer (moi pour commencer, mais je n’arrive pas à la cheville de Happynaiss !)
Lire en numérique

L’époque où mon lardon était collé à moi quasi toute la journée, mais dont je suis pour une raison inconnue si nostalgique aujourd’hui
Sans transition, je vous dévoile pour finir le plus concret de de tous mes conseils pour lire plus ! Ma liseuse, j’en étais déjà fan avant d’avoir un bébé ; mais je le suis encore mille fois plus depuis. Et pour cause :
- Elle m’a sauvé de l’ennui pendant toutes les siestes que mon lardon voulait absolument faire sur moi les premiers mois ;
- Grâce à son rétro-éclairage, j’ai pu lire sur l’allaitement ou le cododo (ou sur autre chose) aux heures les plus sombres de mon existence (par exemple, pendant la 4ème tétée de 40 minutes de la nuit) pour m’aider à conforter mes choix ;
- Elle est solide, et mon fiston ne peut pas déchirer les pages quand il me l’arrache des mains ;
- Personne ne voit ce que je lis, PAS DE JUGEMENT ;
- Je peux acheter un livre à n’importe quel heure du jour ou de la nuit sans réfléchir à la logistique de QUAND je vais pouvoir passer à la librairie ;
- J’encombre beaucoup moins mon appartement de livres ;
Bref, si avec tout ça, je ne vous ai pas donné envie de lire, je ne sais plus quoi faire ! Ah si, vous quitter avec une photo de mon porteur de liseuse préféré, quand il était âgé de quelques semaines et toujours branché au sein !

Lire en bonne companie
Et vous, comment lisez vous ? Avez vous d’autres secrets ?
J’adore ton article ! (et merci pour le lien 😉 ) même si je fais le même constat que toi : avant, je lisais sans efforts, tout le temps (ah le charme de la pension, sans téléphone portable car presque personne n’en avait, et où je dévorais une bonne soixantaine de bouquins par an… j’ai gardé mes fiches de bibliothèque!)… maintenant, ça se décide de lire, et ça demande un effort. Même si au final, plongée dans mon livre, je n’arrive plus à me souvenir de pourquoi déjà j’ai attendu tant de temps avant de me remettre à lire…
La liseuse je n’étais pas fan du tout (j’aime l’odeur du papier, le bruit des pages et la sensation de les tourner… ouais je suis bizarre) mais j’ai bien changé d’avis… c’est ultra léger et ultra pratique pour lire dans les transports en commun !!! Mais j’avoue que j’ai quand même un faible pour l’achat d’un « vrai » livre… l’impression de « posséder » une ouverture de plus sur un monde, et voir tous mes livres sur les étagères de mes bibliothèque me fait sentir que tout ces mondes sont à portée de main… la liseuse est un peu trop « plate » et « fade » pour ça… 😉
J’aimeJ’aime
J’ai une tendresse particulière pour ma liseuse car grâce à elle, je me suis remise à beaucoup lire mais en vérité je lis encore beaucoup de papier. Je choisis l’un des deux formats en fonction de critères qui peuvent varier : si le livre est très épais clairement je le prends en numérique. Si il est pleins d’illustrations je préfére le papier. Si je ne compte pas le relire numérique. Si je compte le revendre, papier. Bref ça dépend des fois ! Au final ma consommation est assez équilibrée entre les deux !
J’aimeAimé par 1 personne
Par contre l’argument de l’odeur m’a toujours fait rire : perso j’adore l’odeur des bougies mais je m’éclaire avec l’électricité quand même, c’est plus pratique 😀
J’aimeAimé par 1 personne
Ahahah oui je sais c’est bizarre… mais je sniffe mes bouquins en lisant, et dans les librairies (discrètement hein!) enfin, ceci dit, j’adore l’odeur du sapin, mais j’en ai un artificiel chez moi !!!
J’aimeJ’aime
Ton article m’interpelle car comme toi j’ai la réputation d’être une grande lectrice… et pourtant, c’était vrai avant mais plus maintenant… je me dis que je m’y remettrai plus tard mais je sens aussi que ça me manque et que je me trouve de fausses excuses… ceci dit, j’ai quand même 3 problèmes que je ne parviens pas à résoudre…
D’abord, quand je commence un livre palpitant, j’ai beaucoup de mal à le lâcher et je peux faire nuit blanche pour le finir… ça allait quand j’étais jeune et désœuvrée mais ça m’est arrivé dernièrement quand j’ai voulu me remettre à la lecture et je m’en suis mordue les doigts les jours suivants…
Ensuite, depuis que je suis Maman, je suis beaucoup plus sensible qu’avant à la souffrance, y compris dans des fictions, parfois ça me met dans de ces états… mais je n’ai jamais apprécié les romans où tout va bien pour trentenaires en mal de divertissement…
Enfin, ma liseuse, c’est ma tablette, or je suis atteinte du syndrome de vérification des mails et réseaux sociaux… et surtout si Bibounette me voit avec elle me la chippe pour regarder une vidéo, bien sûr je peux lui dire non, mais le temps de gérer la crise… je n’ai plus le temps de lire…
Mais je retiens quand même plein de pistes dans ton article et je vais notamment cesser de passer mon temps à checker mes mails et autres notifications…
A bientôt!
PS : j’ai plein de photos similaires de tablette sur bébé pendant la tetee, avec en plus le chat intercalé sur les genoux!
J’aimeJ’aime
J’ai aussi beaucoup de mal à m’arrêter dans un livre, mais avec l’âge (pardon, la MATURITÉ), j’arrive un peu mieux à éteindre la lumière (quand mes yeux se ferment).
Je pense qu’il est normal d’évoluer et d’avoir envie de changer de lectures au fil du temps. Et je suis sûre que ce que tu recherches existe !! Je ne suis vraiment pas fan non plus des romans « feel good » destinés aux trentenaires (toujours présentés comme un peu écervelés) et complètement creux… Allez, au hasard, quelques idées de lectures sans (trop) de souffrance (mais bon, quand même toujours un moment dans le livre où le héros doit surpasser un obstacle pas toujours très drôle) que j’ai aimé ces derniers temps :
Et puis si un jour tu as l’occasion d’essayer, je te recommande vraiment une liseuse : ça n’a rien à voir avec une tablette ! Côté confort de lecture, ça ressemble beaucoup plus à un livre papier qu’à un écran ; et puis surtout ça ne sert qu’à lire, et rien de tel pour éviter les distractions 😀
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour tes conseils! Je vais tester tout ça!
J’aimeJ’aime
Je viens de me souvenir que j’ai lu Une chanson douce la semaine où j’ai repris le boulot… C’était un choix discutable ! (Je ne sais pas si tu connais l’histoire – sinon ne te l’inflige pas !)
J’aimeAimé par 1 personne
Je souscris tout à fait au postulat : il faut décider de prendre le temps de lire. Moi aussi j’ai connu ma période de plongeon dans l’internet. Je n’en suis pas vraiment ressortie mais j’ai quand même ménagé à nouveau de la place pour la lecture. Alors arriver à lire avec des lardons à côté, je dis chapeau, moi avec mon modèle de lardon ça ne dure pas plus de 10 secondes ! Par contre pour le reste du temps, je peux ajouter des tuyaux super révolutionnaires : être sur les réseaux sociaux, avoir un portable, avoir une tablette et même avoir une télé, ce n’est pas indispensable. Je n’ai rien de tout ça et je suis déjà débordée ! Par contre, quand je suis avec mon fils, je suis pleinement avec lui et pas les yeux rivés à un smartphone et à lui dire hm hm sans lui jeter un oeil (comportement observé de plus en plus souvent autour de moi, y compris chez mon conjoint…)
Pour l’envahissement des rayonnages à la maison, il y a longtemps que j’ai décidé de ne quasiment plus acheter de livres, sauf si je sais que ce sont des livres que je voudrai garder (essentiellement des lecture « pratiques » et pas de la fiction). Je suis abonnée à la bibliothèque. Un avantage : je choisis presque toujours des livres mis en avant par la bibliothécaire, sur lesquels je ne serais jamais tombée sans ça (quand on commande des livres, c’est généralement de façon ciblée et il n’y a plus de place pour la découverte au hasard). Et quand je veux quelque chose de particulier, je le « commande » à la bibliothèque, qui emprunte elle-même à la médiathèque départementale dans laquelle on trouve presque tout, à condition d’être un peu patient. Et si ça me plaît vraiment, parfois je rends le livre à la biblio et me l’achète.
Ah et pour Biboubam, je confirme qu’il y a vraiment des trucs qui ne sont pas à lire quand on est parent. Par exemple La route de McCarthy, ou certains Douglas Kennedy comme L’Homme qui voulait vivre sa vie ou, pire, Une relation dangereuse.
Alors pour parler plutôt de trucs à lire, voici en vrac des choses que j’ai aimées ces dernières années :
Léger (en général), pas trop long et facile à lire (spécial jeunes mamans) :
David Foenkinos en général
La femme aux melons de Peter Mayle
La Reine des lectrices d’Alan Bennett
Sept garçons d’Anne Wiazemsky
La bibliothèque des cœurs cabossés de Katarina Bivald
Les perroquets de la place d’Arezzo d’Eric-Emmanuel Schmitt (plutôt long pour le coup, mais génial)
Les aventures trépidantes d’Igor-Frédéric professeur de piano, de Johanna Sebrien
Plus profond ou noir mais prenant aussi :
La septième fonction du langage de Laurent Binet
L’œuvre vive de Jean-Guy Soumy
Soudain, seuls, d’Isabelle Autissier
Le Week-end de Bernhard Schlink
De sang froid de Truman Capote (quoique très mal traduit, en tout cas dans l’édition que j’avais)
En finir avec Eddy Bellegueule, d’Edouard Louis
Un grison d’Arcadie de Pierre Magnan
L’année où j’ai vécu selon la Bible d’A.J. Jacobs
Et en dehors de ces deux catégories, Quai de la Rapée de Michel Gastine et les livres de Jean-Claude Izzo
J’aimeJ’aime
À propos de l’envahissage des rayons, tu décris très bien mon… ideal. Mais si depuis quelques mois, j’arrive plutôt bien à mettre en place une routine de « un objet entrant = un objet sortant », j’ai encore un peu de mal à l’appliquer aux livres… Heureusement, le numérique me sauve : je continue d’entasser, mais ça ne se voit pas, dans dans un répertoire de mon ordinateur 😀
J’aimeJ’aime
Ah, le téléphone avec les bébés, ça mériterait tout un article. J’essaye de faire des efforts, mais j’en ai clairement encore beaucoup à faire. Je suis frappée par le ridicule de la situation quand mon fils essaye de m’escalader et/ou d’attraper mon téléphone et que je le repousse pour finir mon message. Généralement, c’est seulement à ce moment là que je me rends compte de la bêtise et de la tristesse de mon geste et que je me ressaisis : mon interlocuteur n’a probablement pas besoin de ma réponse dans les 10 minutes qui viennent, je peux poser mon téléphone et prendre le temps de jouer avec mon fils…
Je me soigne mais cette scène continue encore d’arriver de temps en temps et je n’en suis pas fière !
J’aimeJ’aime
Je n’ai jamais été une grande lectrice mais je n’ai jamais autant lu durant la première année de ma fille (et je continue encore). A cette période, j’ai dévoré les bouquins sur la parentalité positive. Et comme toi, je lisais page par page entre deux sollicitation de ma fille ou alors pendant la tétée 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Moi je pense que l’allaitement est un merveilleux moyens de lire. J’ai des souvenirs plutôt positifs des nuits où s’enchainaient les tétées interminables de mon premier fils, parce que j’emmenais ma liseuse, je l’installais sur le coussin d’allaitement et c’était parti. Du coup j’ai beaucoup lu. surtout des romans policiers (faut bien maintenir un peu de suspens pour me tenir éveillée) mais aussi des livres sur l’allaitement XD
Après, j’ai 30minutes de train pour aller travailler, ça aide aussi à lire.
J’aimeJ’aime
Comme toi, j’étais une grosse lectrice (et mon mari aussi) avant la liberté des études pendant laquelle internet et les séries illimités empiètent sur le reste …
Quand j’ai réalisé ça, je me suis aussi dégagée du temps, j’ai dévoré Robin Hobb pendant ma première grossesse, puis un bébé, deux bébés, et la lecture est de nouveau passé à la trappe …
Ma résolution de 2017 a donc été d’essayer de me mettre au lit 30 minutes plus tôt pour bouquiner un peu. Dans l’ensemble, je m’y tiens avec plaisir, même si parfois le « un peu de lecture » dégénère en « encore un chapitre … oups, il est minuit » 😄
J’aimeAimé par 1 personne
Haha, dans ces cas là, le lendemain, on peut toujours accuser le bébé « Tu sais, les nuits sont compliquées en ce moment… » 😀
J’aimeAimé par 1 personne