La course à la consommation

Les six premiers mois de mon bébé, j’ai assez peu dépensé pour lui : j’avais beaucoup anticipé en étalant les achats avant sa naissance et quand il est arrivé, je l’ai allaité et on utilisait des couches lavables. Si un accessoire de puériculture ou un ou deux habits venaient à manquer, j’achetais de seconde main. Du coup, étrangement, au jour le jour, les premiers mois, il ne nous coûtait pas très cher. Et puis, il s’est mis à grandir et à s’éveiller.

La bonne excuse

Bien que mon objectif principal fut son bien-être et son bon développement, j’ai eu entre ses 6 mois et un an, une crise de sur-consommation. Mon fils découvrait le monde, et je voulais l’aider et l’accompagner en lui proposant ce qu’il y a de mieux pour accompagner ses expériences. Il avait déjà seins et câlins à volonté, mais je voulais lui proposer encore plus. Chacun de ses progrès me rendait euphorique de bonheur et de fierté (et à cette période, il y en a BEAUCOUP !). Du coup, chaque nouvel acquis en motricité ou en compréhension devenait une excuse pour trouver un équipement qui l’aiderait dans ses acquisitions. En d’autres termes : j’avais envie de lui offrir tous les jouets du monde.

Environ 3% des jouets qu’on peut trouver dans la maison

La balle de préhension, la boîte avec les formes à encastrer, la boîte à marteler, la boîte à permanence de l’objet, les livres en tissu multi-sensoriels, les cubes à empiler, le boulier, des ballons, le chariot de marche, le porteur, l’arc-en-ciel Grimms, les instruments de musiques, le poupon, le jouet à pousser, celui à tirer, et j’en oublie surement. Je voulais qu’il aie TOUT.

La consommation responsable

Oh, je n’achetais pas bêtement comme ça, non non non, je consomme RESPONSABLE et UTILE moi messieurs dames ! D’abord, les recherches. Est-ce que ce jouet/équipement est vraiment utile à son développement ? Est-il conseillé par les professionnels de la petite enfance ? Respecte-t-il et/ou favorise-t-il la motricité libre de mon enfant ? Est-il évolutif et/ou susceptible de l’intéresser pendant plusieurs années ? Est-il en bois et/ou conçu avec des matières écologiques/éthiques ? Construit en Europe ? En accord avec la pédagogie Montessori ? Est-il esthétique ? Peut-il être bricolé dans une version DIY ?

À partir de ce barème (qui montre que j’ai encore un peu de lâcher prise à faire sur la question des jeux que je propose à mon fils), j’obtiens un score, que je pondère par un soupçon de mauvaise foi. Alors, je sais si je m’autorise à «craquer» ou non pour le dit objet. Si oui, je mets des alertes Le Bon Coin, tout en écumant mes sites préférés (la bave aux lèvres) (Aaaaaah cet arc-en-ciel Grimms, il me le faut ! C’est pour sa créativité ! Je veux je veux je veux ! ) pour faire un comparatif de prix et de modèles à la recherche de la bonne affaire.

Les craquages

Mais voilà, j’ai beau (essayer de) consommer intelligemment, en me posant une myriade de questions : il faut l’avouer, ça reste de la consommation. J’en ai pris conscience à son premier Noël : le coffre était tellement pleins de jouets offert par la famille qu’on a hésité à louer une remorque pour pouvoir tout ramener chez nous. Et pourtant, sur le trajet du retour, mon smartphone à la main, je répondais à des annonces Le Bon Coin pour des jolis jeux en bois vendus dans mon quartier !

C’est seulement à ce moment là que j’ai réalisé qu’il fallait que je m’arrête : non, mon lardon n’a pas besoin de tout posséder. Il pourra retrouver certains jeux chez sa nounou, ses copains ou ses grands parents. Ou tout simplement ne jamais les posséder («Mais, et si je loupe sa période sensible ?!» se demande la fan de Montessori en moi ? Et bien tant pis, on aura qu’à espérer que notre fils apprenne quand même un jour à lacer ses lacets, même sans cadre d’habillage Montessori). 

Les bonnes résolutions

Aujourd’hui donc, j’essaye de me raisonner. Je m’autoriserai à lui offrir quelques indispensables dans les mois qui viennent et en dehors des périodes dédiées (anniversaire/Noël) ; je pense notamment à une tour d’observation ou un poupon pour cette année. Mais pour tous les autres choses que je rêve de lui offrir (ce mois ci : un rainbow rocker, des jouets de chez apiki.co, une planche wobbel…) (pour les non connaisseurs, ces jeux semblent mystérieux, ça mériterait un article pour desépaissir le mystère), ça attendra les fêtes au mieux, ou ça restera de doux rêves.

Le cas épineux

Par contre, il reste toujours la question du pingouin à pousser ! Son cousin-de-coeur en a un et dès qu’on le fait rouler le Lardon éclate de rire. Il faut dire que les pieds palmés du pingouin dont flap flap à chaque contact au sol, c’est vraiment très drôle ! Et le hasard veut que la petite boutique de jouets juste en face de chez nous en vende un. Vous arriveriez à résister à un jouet qui fait rire à coup sûr votre bébé vous ? Et qui en plus, vous permettrait de soutenir le commerce local ? Voilà c’est ce que je pensais !

Sur cette image : 41% de cadeaux, 25% de jouets d’occasion et 34% de craquages personnels mais 100% de couleurs

Et vous, comment arrivez vous à consommer intelligemment et ne pas noyer vos enfants sous les jouets par milliers ?

26 réflexions sur “La course à la consommation

  1. Maman BCBG dit :

    oooh c’est amusant de découvrir cette facette de toi… tu as l’air tellement rationnelle, je ne te voyais pas être en craquage total sur pleeeeiiiin de jouets !!! C’est rigolo !!! Mais en fait, tu ne craque pas sur n’importe quoi 😉 C’est très réfléchi comme achats, et au maximum en seconde main…. chapeau !!!
    Moi c’est complètement l’inverse… je crois que je n’ai acheté quasiment aucun jouet à mes enfants… (mauvaaaiiiise mère !!) Je me suis juste dit que les enfants reçoivent tellement de jouets comme cadeau que ce n’était pas la peine d’en rajouter. Et c’est vrai que 3 ans plus tard, ses coffres à jouets débordent !!
    Mais du coup, je suis loin d’avoir un panel de jeux montessoriens, intéressants ou éducatifs… j’ai même pas mal d’horreurs en plastique à pîles qui vomissent des comptines abrutissantes… du coup, l’envie de faire un grand nettoyage par le vide me démange de plus en plus…

    De toute manière, à partir du moment où ils rampent, j’ai toujours plus vu mes enfants intéressés par de « vrais » objets, genre des sachets de thé, la télécommande ou le programme d’un candidat à la présidentielle (ils m’ont fait de chouettes coloriages et boulettes de papier à triturer ces derniers temps !!) plutôt que par les jouets fais pour eux dont ils se lassent vite…
    Et le petit tabouret ikéa anti-dérapant, mon fils le trimbale partout dans la maison pour observer ce qui n’est pas à sa taille (c’est moins cool qu’une tour d’observation montessorienne malheureusement, et moins sécurit)

    Mais c’est vrai que plus mon fils grandit, plus je le vois en mesure de se plonger dans une même activité et du coup je réfléchis à de « vrais » jeux qui pourraient l’aider dans son développement… en joli bois pour ne rien gâcher, ou en beaux tissus…

    Par contre moi je suis en craquage total sur les liiiiiiivres… il n’y en a jamais assez !!! J’adore !!!!

    PS : et oui je veux bien des articles sur tous ces jouets mystérieux que tu as l’air d’avoir analysé avec beaucoup de soins!!

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    • chutmamanlit dit :

      Héhé, il faut croire que je suis plein de surprise et que j’ai mes propres contradictions, comme tout le monde 😀

      J’avoue que rien qu’en cadeaux, il aurait assez de jouets maaaais j’aime bien lui en acheter aussi car je les aurais choisi avec mon barème à moi ! Car clairement, les jouets en plastique qui font de la musique ne viennent pas de mon choix ! Mais je me rends compte que c’est bête car ils ravissent le Lardon (Et moi aussi par extension car toute minute de tranquillité est bonne à prendre :D)

      Et c’est vrai, il y a aussi le cas des vrais objets qui sont encore plus fascinants pour les enfants ! Je crois que c’est pour ça que la petite cuisinière en bois Janod (chinée sur Le Bon Coin évidemment :p) a autant de succès ici : des petites casseroles en métal qui font du bruit et une multitude d’accessoires à manipuler ressemblent vraiment à des objets « d’adulte ». Sans compter les portes à ouvrir et fermer ! Le pied !

      Quand aux livres, n’en parlons pas… Comme toi, j’adore ! Il a déjà une étagère pleine de beaux albums que je ne le laisse même pas manipuler car trop fragile… C’est un peu bête… Et si je m’écoutais, j’achèterais tous les livres de la bibliothèque qui lui plaisent vraiment beaucoup pour les POSSÉDER. Mais j’essaie de me souvenir de mes bonnes résolutions (Et que ni mon portefeuille ni nos étagères ne sont extensibles :D)

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  2. biboumam dit :

    Je me reconnais à 1000% dans ton article! Comme toi j’essaie de prendre de bonnes résolutions car inonder un enfant de jouets l’empêche en plus de bien les visualiser et de s’en servir vraiment… et quand l’enfant grandit, c’est aussi bien de laisser s’exprimer le désir plutot que de combler immédiatement toutes les envies, à Noel c’était l’horreur, entre les craquages et les tonnes de cadeaux, elle n’avait même plus envie d’ouvrir les paquets… mais comme en plus je ne jette rien et que les réseaux sociaux regorgent de tentations, ce n’est pas évident… je sais bien que c’est un moyen de me rassurer, je me dis que si elle a besoin/envie, j’ai l’objet miracle prêt à être sorti du placard… mais je ne m’aime pas à surconsommer comme ça, meme si comme toi je (sur)consomme responsable….

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    • chutmamanlit dit :

      C’est vrai que pour le moment, je suis la seule à avoir des envies. Qu’est ce que ça va donner quand lui aussi 😀 (Ce qui me fait penser que j’ai déjà un nouveau jeu qui attend d’être offert dans le placard, et dont je pourrais ensuite parler sur le blog \o/

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  3. Maman Nouille dit :

    Moi je te trouve hyper réfléchie et pondérée quand même (enfin du moins dans ta théorie acheteuse).
    Chez nous c’est le bordel d’achats compulsif que ce soit en matière de puériculture, de fringues ou de jouets. Ca s’est pas arrangé avec le deuxième… Je pense que c’est parce qu’on aime se faire plaisir à nous même (moi je lui achète de jolis albums, le papa de chouettes voitures) et de culpabilité (ben oui, comme tu dis, s’il n’a pas si où ça, pourra-t-il bien grandir?) ou alors c’est juste notre esprit citoyen : sortons la France de la crise! Consommons!

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  4. Claire dit :

    J’ai beaucoup aimé ton article. Je m’y suis un peu retrouvé mais j’ai arrêté d’acheter des jouets à ma fille carje me suis rendu compte qu’elle y jouais très peu et qu’elle préférais jouer avec les objets qui lui tombais sous la main. Don ça nous fait des économies et quand on pars en vacances ça nous évite d’emmener trop de bazar. Par contre l’arc-en-ciel grimm’s est sur ma liste d’envie à moi 😂

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  5. Restons Creatifs dit :

    Arc-en-ciel Grimms??? Je le veux à tout prix :DDD Tout comme toi, j’aime la couleur, les jeux de qualité et j’ai toujours une liste de jeux à ACHETER 🙂 Impossible de passer à côté de ça… j’avoue que ça fait un bien fou de retrouver sur les étagère un jeu si désiré (par maman) . Avec le recule je dépense plus pour le matériel éducatif que pour les habits. J’ai un budget fixe pour le mois donc j’achète d’une manière +/- raisonnée. J’investie d’habitudes dans des jouets qui développent l’imagination et qu’on peut utiliser à long terme: instruments de musique, figurine animaux, les couleurs de Grimms… le matériel créatif… D’habitude, je crée moi-même de beaucoup de jeux (Montessori ou pas). Je garde toujours un œil sur les soldes ou les bonnes affaires. On a la chance d’utiliser aussi les jouets de nos cousins . Et avec tout ça je panique à chaque fois en regardant les boîtes de rangement avec tous nos jouets… 🙂

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  6. Restons Creatifs dit :

    Merci pour tes mots doux! Je classe ton article avec beaucoup d’amour sur la permanence de l’objet dans les TOP 10 de jeux sans dépenses, écologiques, fabriqués en France, qui favorise la motricité libre, la créativité et le développement d’une identité solide :DDD

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  7. Sonka dit :

    De mon côté, j’achète surtout d’occasion (y’a déjà beaucoup beaucoup de cadeaux en neuf de la part de la famille et des amis). J’achète de préférence des jeux que je trouve « éducatifs », mais pas de prise de tête sur le sujet. C’est vrai que de toute façon, ils se désintéressent très rapidement d’un grand nombre de jouets. Pour ton pingouin à pousser, tu peux te faire plaisir, mais je ne lui donne pas plus de quelques mois de succès. Un des meilleurs investissements pour moi (ou, on va dire, l’archétype du bon investissement) : les pots gigognes comme ça : http://images.king-jouet.com/6/GU55041_6.jpg
    Déjà ça coûte rien et on en trouve d’occasion à tous les coins de rue. T’en mets trois dans le bac à sable, trois dans le bain et deux à la cuisine avec un paquet de haricots secs, un bol en plastique, des cuillères doseuses récupérées dans la boîte de lait de croissance, et t’as des heures de jeu devant toi.
    Ensuite, le secret de la déconsommation, c’est comme dans les autres domaines : occas, prêt, troc. Comme la biblio pour les livres, y’a des ludothèques. Aller souvent chez des petits copains (et les inviter évidemment), c’est un plaisir que de jouer avec les jouets des autres qui sont nouveaux pour soi.
    Chez nous, y’a déjà moins de jouets que dans beaucoup de foyers (quoique laaaaargement assez), mais j’en planque dans les placards. Quand il y en a trop, mon fils ne se fixe sur rien. Quand on range dans un placard (accessible ou pas) et qu’on ressort quelques jours, semaines, mois plus tard, succès assuré. De toute façon, à son âge (2 ans et demi) et l’hiver passé, il n’y a qu’une chose qui l’intéresse 90% du temps : aller dehors, courir, sauter, se promener, faire de la draisienne, faire de la trottinette, jouer au ballon, aller au parc faire du toboggan…
    Quant aux jouets écolos et tout le tralala, pas de prise de chou non plus (et c’est une écolo convaincue qui te parle). Le seul jouet que j’ai acheté neuf, sur critère écolo-éducatif etc. (un camion en bois Janod, avec des formes à empiler, sûrement très haut sur ton échelle de notation) a été cassé dès les premières minutes d’utilisation. Une chute fatale et hop, un morceau de camion qui vole. Ensuite, les formes se sont fendillées rapidement, et la peinture s’est écaillée incroyablement rapidement pour un jouet qui a somme toute peu servi. Je ne pense pas qu’une peinture qui s’écaille (ou qui se fait rogner, à l’âge où tout est mis à la bouche), même sur du bois, soit particulièrement meilleure que du plastique teinté et non peint. Et si on est obligé de mettre le jouet à la casse après quelques utilisations seulement, ça n’a rien d’écolo non plus, du reste. C’est pourquoi l’achat d’occas reste la valeur sûre pour moi : si un jouet a résisté à d’autres enfants, il résistera probablement à mon fils.

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  8. chutmamanlit dit :

    Merci, ton commentaire était le coup de pouce qu’il me fallait pour ne pas craquer. Effectivement, je n’ai pas l’impression que ce soit le genre de jeu qui soit durable dans le temps. En revanche, je confirme que les pots gigognes sont un énorme succès ici aussi ! On en a déjà perdu pas mal car j’en emporte toujours deux quand je pars en vadrouille et parfois, j’oublie de revenir avec 😀 D’ailleurs, les gobelets de festivals en plastique font bien le job aussi, le Lardon en a toujours un dans les mains !

    Merci de mentionner le prêt et le troc en plus de l’occasion. J’en avais parlé comme ça une fois avec une amie, mais finalement on ne l’a jamais encore fait ! Sujet à creuser !

    Dommage pour le camion Janod ! Personnellement, c’est une marque que je trouve facilement sur Le Bon Coin avec Djeco, donc c’est le genre de jeux que j’essaye d’acheter d’occasion : comme tu dis, si ça a déjà résisté à des enfants, ça devrait résister au mien 😀

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  9. celia1806 dit :

    Moi aussi j’aime acheter des jouets éducatifs en bois,, tout ça, tout ça. De toute façon je culpabiliser quoi que je fasse! J’achète un jouet: « voila, encore de la consommation et moi qui dit vouloir vivre simplement, est ce que 40 euros dans un train green toy, c’est vraiment utile ». Je n’achète pas: « Mais si mon fils n’a rien pour développer son esprit, ses sens, sa curiosité je suis une mauvaise mère ». J’arrive au compromis que effectivement avec la ludothèque, les lieux d’accueil, les petits copain, la bibliothèque mon fils a suffisamment de jouets. Plus les brocantes et quelques jeux neuf ca ira. Aussi éducatif que soit un jouet il n’apporte jamais autant qu’une relation avec un autre etre humain et de pouvoir jouer librement dans la nature. Ma foi ce sont deux choses gratuites et non matérielles!

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  10. alinetterunnette dit :

    J’ai inversement assez de mal à acheter des jouets à mon fils. Il faut dire qu’il est déjà hyper gâté par d’autres. Et souvent je me dis « ça il l’a déjà chez la nounou » ou maintenant « au périscolaire ». J’ai aussi la chance d’avoir une tata habile de ses mains et Montessori inspirée, qui nous a fait avant même qu’on le demande la balle de préhension et ce fameux pingouin -un canard ici mais il fait flapflap quand même!) Mais je te comprends TROP pour le pingouin! Ces petites boutiques locales font succomber à chaque fois, et soutenir le commerce local c’est important ❤

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