En voilà un titre étrange ! Il m’est inspiré de ma lecture en cours : Qui veut jouer avec moi ?, Lawrence J Cohen. Dans ce livre, le psychologue Cohen explique comment utiliser le jeu pour mieux communiquer avec nos enfants.
Les bienfaits du jeu
En effet, et on l’a déjà tous remarqué en jouant avec nos enfants, le jeu est un formidable outil qui va bien au delà du rire. Il permet d’offrir à l’enfant un cadre sécurisé dans lequel il va pouvoir évacuer ses tensions, construire sa confiance en soi et développer son assurance, créer des liens d’attachement, jouer de nouveaux rôles (le perdant ou le gagnant) et bien d’autres !
Tout au long de son livre, le docteur Cohen donne des exemples de «jeux» qui appuient ses propos. Ce que j’aime dans les jeux dont il parle, c’est que leurs règles sont découvertes et inventées au fur et à mesure : le jeu est initié par l’un ou par l’autre. L’adulte doit ensuite être un fin observateur pour détecter l’envie de l’enfant qui lui transmet une multitude de signe indiquant ses attentes. L’enfant veut-il gagner ou perdre ? Lutter contre un adversaire coriace ou s’en prendre à un adversaire facile ? Aucun n’est plus légitime que l’autre : ces envies de l’enfant correspondent en fait à un besoin (il a besoin de gagner pour développer son assurance par exemple). Laisser nos enfants gagner ne fera pas d’eux des êtres faibles incapables d’affronter la dureté de la «vie réelle» ; au contraire, ils auront d’autant plus la force mentale à gérer les cas difficiles qu’ils rencontreront dans la vie si ils ont pu construire une assurance force par le biais du jeu ! L’important dans ce genre de jeu, c’est de suivre les indices qu’ils sèment pour proposer un jeu de la difficulté dont ils ont besoin à l’instant T.
Ainsi donc, je lisais les explications de Cohen avec avidité, tout en me sentant pas encore tout à fait concernée : mon fils est encore jeune (14 mois) et je ne me retrouvais pas forcément dans les anecdotes de Cohen, décrivant des exemples de jeux avec des enfants entre 3 et 16 ans.
Le jeu de l’idiot
Ce livre génial est loin de se résumer à ça mais un exemple de jeu que Cohen donne assez souvent dans Qui veut jouer avec moi ?, c’est de se couvrir de ridicule (rien que ça) devant les enfants. Je suis moi-même particulièrement friande de l’auto-dérision (un certain nombre d’articles de ce blog en sont la preuve !) mais j’avoue que l’idée de «faire l’idiote» devant mon enfant ne m’avait pourtant jamais traversé l’esprit.

Quand le Lardon veut jouer, mais que son père fait le mort
Et puis l’autre jour, j’étais installée sur le tapis de jeu avec mon Lardon. J’étais appuyée sur un tube en carton et il essayait de me le prendre des mains. Ma lecture m’est alors revenue en tête et j’ai voulu essayer : je lui ai offert un peu de résistance avant de soudainement le laisser attraper le tube et de m’effondrer par terre avec grand fracas ! Oh, vous n’imaginez pas l’éclat de rire que cela a causé ! Ça valait carrément la peine de se ridiculiser ! Sur les conseils de Cohen, j’en ai ensuite rajouté des tonnes. J’ai joué l’adulte scandalisée qui n’allait pas se laisser faire «Ooooooo, mais ça ne va pas se passer comme ça ! Oh non que non ! C’est mon tube à moi, et je ne vais pas te le laisser comme ça !» en reprenant le tube dans mes mains et en m’appuyant dessus à nouveau. Mon fils a tout de suite compris les règles du jeu que je venais d’inventer : il essayait de me le reprendre des mains, et après une petite lutte, finissait toujours par réussir, me faisant ainsi tomber toujours plus dramatiquement au sol. Plus j’en rajoutais et plus je déclenchais des grands éclats de rire. Et on a continué comme ça un long moment ❤
Les 3 conclusions de cette histoire
(Ouais 3, rien que ça)
- J’ai été épaté par la capacité de mon fils à comprendre les règles de notre jeu quasi instantanément. Dès la deuxième fois, c’est lui qui me rendait le tube comme pour dire «Encore, encore !».
- J’ai été épatée par l’efficacité du jeu pour faire rigoler mon fils (mon but numéro 1 dans la vie, j’avoue). J’ai déjà testé avec lui une multitude de jeux (le cache-cache reste un gros succès aussi, dont il ne semble jamais se lasser), mais je n’avais jamais pensé à faire l’idiote. Au vu de ce succès exceptionnel, malgré un jeu d’actrice pas toujours subtil, je compte bien garder cette idée dans mon répertoire !
- Quand j’avoue ma passion pour les livres sur la parentalité, on me répond souvent que ça ne s’apprend pas dans les livres, blabla. Sans déconner ! Heureusement que je n’ai pas attendu cette lecture pour jouer avec mon fils ! (Vous la sentez, ma pointe d’agacement ?) D’ailleurs, ce genre de jeu improvisé nous était déjà arrivé auparavant mais la différence, c’est que je n’en étais pas consciente. Pour moi, ça fait toute la différence : je sais aujourd’hui que le parentage ludique est un moyen formidable de faire passer des choses entre son enfant et soi-même et je savourerai encore plus nos futurs jeux.
Mais pour en revenir au titre de cet article, comment elle va votre dignité à vous ? Vous aviez déjà pensé à l’offrir en pâture au formidable rire moqueur de vos enfants ?
Aahahhahaha tu décris très bien ta session de jeux… j’ai presque l’impression d’y avoir assisté!
Super lecture en tout cas je vais regarder ça, Petit-Quark ayant maintenant 3 ans…
Je sais que le jeu est quasiment toujours la base dans le scoutisme pour apprendre facilement, découvrir, comprendre, se mettre à la place de l’autre…et s’il existe des formations et des livres pédagogiques, c’est que comme tu dis, être conscient de ce qui se joue ou se mets en place eh bien… ça permet d’optimiser et de décupler ce que d’instinct on aurait fait 🙂 Sans perdre le plaisir du jeu…. !
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Hey, j’ai fait les scouts aussi dans ma jeunesse (BCBG :p) mais je ne me souviens que très peu des jeux. En revanche, j’en garde un merveilleux souvenir des camps dans la nature !!
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J’ai adoré ce livre aussi. Et comme tu le dis, même si j n’ai pas attendu la lecture de ce livre pour jouer avec ma fille. La lecture de ce livre apporte une autre dimension.
Parfois, quand ma fille ne veux pas faire ce que je lui demande et que je commence à m’énerver? Parfois, je me dit, stop, trouvons autre chose. Et avec le rire, ça passe tout seule. Après faut être assez créatif, mais plus on le fait, plus on a des idées.
Et le rire désarme, pas mal de situation quand même alors pourquoi s’en priver ?
Merci pour cet article bien sympa 🙂
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Oui, c’est vrai : le jeu et la créativité sont comme des muscles. Plus on les travaille, et plus ça devient facile !
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