Il y a deux semaines, je vous parlais d’un petit livre sur les émotions que j’aime beaucoup lire à notre lardon.
Cette semaine, j’ai envie de prolonger le sujet d’un point de vue adulte. Toute ma vie, j’ai toujours été assez « mauvaise » en émotions : je ne m’autorise pas à être en colère (il y a probablement des raisons à chercher du côté de mon enfance) et j’ai beaucoup de mal à reconnaître une situation dans laquelle je ne suis pas bien (idem) (même si ça se manifeste éventuellement par des insomnies).
Mais avec l’arrivée d’un enfant, ça devient difficile de faire comme si tout allait bien tout le temps. Entre le manque de sommeil et leurs petits cerveaux immatures qui rendent fou, je me rends compte que je dois moi aussi apprendre à gérer mes émotions (à 30 ans, il était temps me direz vous !).
Où l’on hurle
Il y a quelques semaines, pour diverses raisons, j’ai fait un choix qui me rend triste : j’ai arrêté de travailler à 80% pour reprendre à 100%. Plus de journée off en semaine, seule avec mon fils. Fini. Seulement deux petits jours en fin de semaine, où il faut courir partout (marché, courses…).
Alors, quand est arrivée cette dernière journée rien que nous deux, il fallait que ce soit une belle journée, une journée où on en profiterait. J’avais donc prévu un beau programme : visite à des amies, burger ensemble, retour à la maison pour la sieste avant de ressortir au parc l’après-midi.
Évidemment, cette dernière journée ne s’est pas du tout passé comme prévu. On a été se balader plus loin que prévu, on est resté ensemble plus longtemps que prévu, c’était encore plus chouette que prévu ! Mais en rentrant, le Lardon s’est endormi en route.
Erreur fatale. Malgré toutes mes précautions, il s’est réveillé 6 minutes plus tard quand je suis arrivée à la maison, et je savais d’avance qu’il ne redormirait plus jusqu’au soir (et pas forcément plus tôt que d’habitude, donc avec toute la mauvaise humeur que ça implique).
Qu’à cela ne tienne, il avait à peine dormi, il fallait que j’essaye ! Je l’ai emmené dans sa chambre pour essayer de le rendormir. Mais clairement, ce n’était pas dans son programme. Plus je pensais à la longue après-midi qui m’attendait (gérer de 14h30 à 22h un bébé fatigué et grognon), plus j’avais envie qu’il dorme. Plus j’insistais et plus il me montrait qu’il ne voulait pas dormir. Plus je m’énervais et plus il pleurait. Et plus il pleurait (au lieu de dormir) plus je m’énervait.
Alors, forte de 14 930 pages lues sur la parentalité bienveillante, l’empathie et le lâcher prise, j’ai fait ce qu’aucun livre ne conseille : je lui ai demandé en hurlant « MAIS C’EST QUOI TON PROBLÈME PUTAIN, POURQUOI TU VEUX PAS DORMIR ». Il a répondu comme tout enfant qui voit sa mère lui hurler dessus : en éclatant en sanglots.
Voilà voilà.
C’était vraiment une belle manière de voir notre dernière journée à deux.
Bravo.
20/20.
Où l’on se calme
Il m’a fallu de longues minutes avant de digérer mon après-midi « perdue », et me rendre compte que ce qui arrivait n’était pas une fatalité. Mon fils m’offrait quelques heures supplémentaires en tête à tête !
Enfin, quand la colère est passée, j’ai pu le prendre dans mes bras, m’excuser de lui avoir crié dessus. Nous sommes sortis nous balader au parc plutôt que prévu, et nous avons passé une chouette après-midi.
Où l’on apprend à gérer la colère
Alors, depuis cette après-midi là, j’essaye de faire un peu plus attention à mon niveau de stress pour amorcer la bombe avant qu’elle n’explose. Par chance, les blogs que je suis regorgent d’outils qui vont en ce sens. La même semaine, je suis tombée sur deux outils qui ont vraiment fait tilt chez moi, alors j’ai envie d’en garder trace ici et j’espère bien arriver à les utiliser pour qu’il n’y ai pas (trop) de prochaine fois.
D’abord, j’ai compris grâce à cette BD ce que veux dire vraiment accueillir une émotion :

« Accueillir une émotion » illustré par Art Mella
Et puis l’article Quand ma jauge est pleine de Laetitia m’a donné envie de rédiger ma propre liste de choses à faire pour me calmer quand je me sens devenir bouillonnante :

Astuces anti-petage de plomb de Laetitia
Voilà, comme ça, je suis parée, pour la prochaine fois ! (Ou pas, l’avenir nous le dira !). Et vous, comment gérez-vous le trop plein ?
Ah je connais bien les fameuses question que tu hurles sur ton petit genre « MAIS TU VAS TE TAIRE, OUI ?!!!? » (alors que ton cerveau, qui n’a clairement pas les commandes à cet instant, te sermonne doctement à base de « oulala que dirait le docteur Gueguen ? » et » C’est pas dans Filliozat ça »)
En général, c’est comme la cocotte minute qui siffle : le signal qu’il faut très vite faire redescendre la pression. Crois moi, je ne suis pas fière des choses que j’ai pu dire ou faire à mes enfants lorsque j’ai poussé au delà des hurlements 😦
Du coup, maintenant, je sais que l’urgence est de me calmer… je checke très vite ce sur quoi je peux lâcher du lest.. exemple : on est en retard pour le dîner (= heure de coucher repoussée ou course pour tout finir), et ça hurle de partout, moi y compris….qu’est ce que je peux faciliter ? Faire sauter les deux bains ? Ok ils ne mourront pas d’être douchés demain plutôt qu’aujourd’hui, je récupère 30 minutes pour gérer la soirée plus sereinement…
Donner un gâteau à la petite pour la faire taire 5 minutes ? Pas génial avant le dîner, mais franchement si ça me permet de superviser la mise en pyjama du grand sans la passer par la fenêtre…. (oui car avec deux enfants, je n’arrive pas à m’isoler 5 minutes pour décompresser lorsque je suis seule…)
Le dîner ? Petit pot pour la petite, ça ira très bien = elle adore, et pâtes pour le grand = pas de conflit armé ce soir… Pas équilibré ou bio : oui, mais on peut équilibrer les menus sur la semaine, et si ça me sauvegarde un peu de temps et de sérénité… c’est bénéfique au final… !!
Voilà, après j’ai aussi ma liste perso pour faire redescendre la pression, mais qui nécessite du temps, et de ne pas avoir les enfants dans les pattes, donc c’est plutôt en second temps 🙂
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Oui, c’est vrai qu’il faut déjà gérer « l’urgence » (dans mon cas, c’était « accepter la fin de la sieste ») avant de pouvoir faire redescendre la pression !
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Décidément on a vraiment les mêmes lectures 🙂
En fait ce qui est hyper frustrant, c’est qu’on a prévu un truc et ça se passe pas comme prévu. Au début, ça me rendait folle (parfois encore maintenant) mais j’arrive de mieux en mieux à lâcher prise sauf quand je suis hyper crevée!
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Héhé, pour les lectures, j’imagine que tu parles du blog de Laetitia ? Quand à la petite BD, je l’ai découverte grâce à une newsletter que j’aime beaucoup : http://www.sisterforever.fr/
En tout cas, chez moi c’est catégorique : la grosse majorité de mes crises de nerfs est due à des changements de programme ou une « non maitrise » de mon emploi du temps. C’est LE truc sur lequel j’ai encore parfois du mal à lâcher prise…
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Oui, je voulais parler du blog de Laetitia 🙂
Et pour le lâcher prise, doucement mais surement, on gravit une marche après l’autre. Je pense qu’il est important de se remettre en question mais il ne faut pas non plus être trop exigent avec soi même 😉
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Je ne désespère pas de réussir à bien gérer un jour, et ne pas culpabiliser à l’idée de porter préjudice à son développement par mon éternelle fragilité en général, et quand je me pète les plombs en particulier… Effectivement boire un verre d’eau (ou 4, ou 5), ou manger ça permet de reprendre un peu son souffle. Peut-être parce que ça occupe notre bouche et ça lui évite de sortir des choses qu’on regrettera ?…
Hurler ou taper dans un coussin : j’hésite à le faire, car je me dis que ce n’est pas un comportement « normal » reproductible en société, et d’un autre côté, ça doit bien défouler, et ce n’est peut-être pas plus mal que l’enfant sache que le parent peut lui aussi en avoir ras le bol sans s’en prendre à l’entourage. Donc encore un peu partagée sur cette méthode.
J’étais aussi tombée sur cette petite bd il y a quelques temps, elle m’avait semblé hors de ma portée sur le moment, faudrait que j’y revienne.
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J’avoue que je ne culpabilise pas (trop) non plus sur son développement : je trouve que ces situations arrivent suffisamment peu pour qu’il en garde des séquelles ! Mais cela ne m’empêche pas d’avoir envie de m’améliorer quand même…
« Hurler ou taper dans un coussin : j’hésite à le faire, car je me dis que ce n’est pas un comportement « normal » reproductible en société » > Et pourquoi pas ? De montrer à l’enfant que on ne hurle pas ou ne tape pas sur les gens, mais qu’on peut se mettre à l’écart et extérioriser la colère sur un objet « fait pour ».
« elle m’avait semblé hors de ma portée sur le moment » > c’est tout à fait ça ! Je ne connaissais pas cette BD mais j’avais déjà lu des choses sur le principe mais je n’étais vraiment pas prête. Aujourd’hui, je me dis que je peux y arriver !
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J’ai beau avoir lu moi aussi pas mal de bouquins sur la parentalité positive, il y a des moments où j’explose encore, comme hier par exemple avec mon Chaton et moi malades et crevés et Loulou, crevé aussi, qui faisait tout pour attirer l’attention en rentrant de l’école … Je pense qu’il faut déculpabiliser. Il n’y a aucun parent qui a toujours bon à 100%. Et le fait de regarder (trop?) de blogs sur la parentalité peut nous faire penser que tout est toujours tout rose ailleurs alors que ce n’est pas le cas. En tous cas, je pense que tu as quand-même bien réagi puisque tu t’es excusée d’avoir crié, et c’est bien là l’essentiel.
Ca n’est pas toujours évident de se tenir à un programme avec les enfants car il y a des imprévus tous les jours. Après, maintenant, je lâche un peu du lest et je me dis que s’ils ne veulent pas faire la sieste, tant pis, on fait un temps calme à la place, et ils se coucheront plus tôt le soir pour compenser le manque de sommeil.
Pas mal ces outils. J’en connaissais déjà plusieurs mais je n’avais jamais pensé à mettre de la musique et danser, or je pense que c’est une super idée ! A tester donc …
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« Et ils se coucheront plus tôt le soir pour compenser le manque de sommeil » : je sais d’expérience que dans notre famille, ça n’est pas le cas :p C’est peut être pour cela que j’avais autant de mal à lâcher prise, en souvenir de toutes ces soirées compliquées suite à des siestes ratées !
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Allez, je m’abonne à ta newsletter ! 😉
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Personnellement, j’aime bien pousser un crie dans le vide, ça me défoule et ça sert de signal d’alarme pour les garçons … mais je note les carreaux de chocolat 😅
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Le mien est encore jeune, ça lui fait très peur ! (et à mon mari aussi, car il n’a pas l’habitude…) Du coup, les carreaux de chocolat sont une bonne option (mais ça sert moins d’alarme pour les autres, c’est sûr :D)
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