Mon fils de trois ans me tape – partie 2

Je vous racontais la semaine dernière que peu de temps après la naissance du Bourgeon, le Lardon s’est mis à avoir quotidiennement des gestes violents envers nous. L’ambiance devenant franchement électrique à la maison, j’ai décidé de chercher de l’aide dans les livres.

Ma première lecture m’a permis de conclure que… le Lardon vivait mal la naissance de son frère. Super, ça m’avance bien tout ça. Mais après, qu’est-ce qu’on peut faire pour l’aider à vivre ce changement ?

Renouer avec son enfant

Développer le lien parent-enfant par le jeu

Je me suis alors orientée vers un autre de mes livres chouchou : Développer le lien parent-enfant par le jeu, d’Aletha Solter. En effet, de toutes mes lectures et de toutes les théories existantes, la parentalité ludique est celle qui me plait le plus : sortir d’un conflit par le jeu permet à la fois de désamorcer une situation compliquée et de recréer un lien là où les cris ont tendance à accomplir l’inverse.

C’est tout le propos du livre d’Aletha Solter, psychologue spécialiste du développement des enfants, qui s’intéresse à la manière dont les jeux parents-enfants peuvent permettre aux enfants de libérer leurs émotions sans violence, tout en se sentant soutenus par leurs parents.

Ainsi, fatiguée d’une énième crise (« Aïe mon pied bordel !! Pourquoi tu m’écrase exprès satané gosse ??? »), j’ai sorti le livre de ma bibliothèque, ouvert la table des matières et cherché la réponse. Ou une réponse. N’importe quoi. Aidez-moi à ne pas tuer cet enfant.

Tiens entre « Chapitre 5. L’usage d’expressions grossières » et « Chapitre 8. Mentir, tricher et voler », il y a deux chapitres intriguant : « La colère et l’agressivité » suivi de « La rivalité entre membre d’une fratrie ».

Voyons ce qu’Aletha Solter a à dire sur le sujet !

Libérer les tensions

Pour expliquer l’agressivité d’un enfant, Aletha Solter explique que « Quand les enfants cherchent le contact physique mais ressentent en même temps un fort sentiment de colère, les tentatives de rapprochement peuvent inclure un comportement agressif tel que frapper son parent, les bousculer ou leur sauter dessus. ». Tiens tiens, on dirait chez nous ça.

Dans ces cas là, une des solution, Aletha Solter préconise de désamorcer une situation de conflit par le rire via des jeux de renversement de pouvoir : des jeux où le parent paraît faible, impuissant, ignorant, stupide… Ces jeux fournissent alors à l’enfant en colère un exutoire sûr et sain à son agressivité.

Un exemple de ce type de jeu est de se courir après et de se chatouiller. En laissant l’enfant décider quand il se laisse attraper, le pouvoir est chez lui (pour une fois). De plus, en courant et en utilisant nos mains, on est aussi dans un jeu actif qui libère les tensions.

Je décide d’essayer quelques jours plus tard. Je n’ai pas eu à attendre longtemps : plusieurs fois par jour, pour aucune raison apparente, le Lardon s’approchait de moi pour me taper. J’ai testé alors de réagir par le rire « Oh, mais on dirait que ce petit garçon cherche les chatouilles ! Oh oh ! Si je l’attrape, cet enfant va m’entendre, je vais tellement le chatouiller qu’il n’arrivera plus à se libérer ! ». A chaque fois, la situation s’est apaisée en quelques secondes, c’était vraiment impressionnant.

Mais le problème de cette démarche ludique est qu’elle demande beaucoup de disponibilité mentale : il faut arriver à formuler un jeu dans sa tête, et surtout (c’était le plus délicat pour moi à ce moment), avoir envie de « lâcher ». Moi, bien souvent, après m’être fait foncer dedans pour la 4ème fois de la journée par un enfant en pleine vitesse, j’avais plutôt envie de l’étriper (mais comme je suis une adulte responsable et mature, je me contentais m’eloigner pour ne pas vraiment lui faire mal, en bougonnant dans ma barbe « J’en peux plus de ce gosse, sérieux, il me les brise, je vais le foutre dehors ça va être vite vu »).

Combler ses besoins

J’ai fini par comprendre qu’il serait plus simple de proposer des jeux comblant les besoins d’agressivité et de contact du Lardon quand tout va bien, plutôt que pendant une crise. En plus, ça me permettait de résoudre à une de mes inquiétudes : si, chaque fois qu’il me fait mal, je réponds par le jeu, ne va-t-il pas recommencer encore plus souvent ?

Ainsi, j’ai proposé des jeux « agités » au Lardon, des jeux lui permettant de nous frapper, de nous pousser (mais avec notre consentement).

Pendant quelques semaines, nous avons donc beaucoup beaucoup beaucoup joué au jeu des chaussettes (on se chahute jusqu’à réussir à enlever les chaussettes de l’autre) ou à la bataille de coussins.

Ce qui est intéressant aussi dans ces jeux, c’est de laisser l’enfant maître des règles : « Non, c’est QUE MOI qui tape » propose-t-il parfois. Alors, je me laisse taper, sans répondre. Cela lui permet de reprendre le contrôle, le temps d’un jeu (dans une période de sa vie où on lui demande de jouer moins fort, de laisser le bébé, de ceci ou de cela).

(Instant coïncidences de publication : dans la famille de Si Tu Veux Jouer aussi, on aime la bagarre)

Redorer l’image de son enfant

En parallèle de re-créer un lien avec notre fils par le jeu, je me suis attelée à modifier l’image et la perception que nous avions de lui (et qu’il avait donc de lui même).

J’ai donc ressorti ma bible de la communication : Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, de Adele Faber & Elaine Mazlish (je vous avais déjà dit tout mon amour pour ce livre d’ailleurs).

Parler pour que les tout-petits écoutent

Parler pour que les tout-petits écoutent, de Joanna Faber et Julie King est une « mise à jour » du succès de Faber et Mazlish dont la mission est d’accompagner les parents dans la vie de tous les jours en leur donnant des outils pour communiquer efficacement. Je préfère cette version, plus récente donc plus agréable à lire, et qui s’attarde plus précisément sur les défis liés à l’éducation des moins de 7 ans (par exemple, moins d’outils pour résoudre les conflits liés aux devoirs mais plus sur la continence).

Être le trésor de ses bons coups

J’en avais parlé dans ma revue plus complète : la traduction (québécoise et non pas française) de Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent de Faber & Mazlish est calamiteuse MAIS ça a au moins eu le mérite d’aider à mémoriser cet outil en particulier : « être le trésor des bons coups de son enfant », ou, en français correct, « attacher plus d’importance aux bons comportement de son enfant, qu’aux mauvais ».

Et je me suis tout particulièrement rendue compte de l’importance de ce conseil, quand un soir, j’accompagnais le Lardon vers le sommeil. Alors qu’il était allongé dans son lit (« Super, il dort bientôt, dans 5 minutes, je peux aller me mettre au lit moi aussi et finir mon bouquin »), il s’est relevé soudainement (« Mais quel relou ce gosse ! ») pour me faire un bisous sur le front (« Oooooow ❤ ❤ »). Je lui chuchote alors « J’ai de la chance de t’avoir comme fils, mon cœur » et lui de me répondre « Non t’as pas de chance parce que parfois, je te fais mal avec ma voiture » (« Ooooooh 😭😭 »). Alors, dans la pénombre de la chambre, je lui ai rappelé tout ce qu’il a fait de bien et d’attentionné, ce jour là et les précédents (un paquet !) : j’ai été le coffre à trésor de ses bons coups ce soir là, et je me suis promis d’essayer de l’être encore plus dans les jours qui allaient suivre.

Éviter de le cataloguer

Ce qui m’a fait cogiter sur le sujet des « étiquettes ». Si le Lardon se voit comme un affreux jojo, c’est peut-être parce qu’on le répète trop souvent. Oh, j’ai identifié sans peine comment c’est arrivé :

  • Quand nos amis nous demandent comment ça va depuis la naissance du Bourgeon, nous répondons le plus souvent que le Lardon « est insupportable, il nous tape tout le temps. »
  • Quand, frustrés, nous les apposons nous même : « De toute façon, tu dis non à tout. » « Tu n’arrête pas de me taper. »

Pourtant, je le sais que pour les enfants, une étiquette est une sorte de case, de laquelle on a bien du mal à s’extirper. Ces étiquettes sont si puissantes qu’elles tracent la destinée de nos enfants qui vont agir consciemment et inconsciemment pour les valider. De la même manière, les adultes ont ensuite tendance à interpréter les évènements de manière à ce que l’étiquette soit juste.

Une étiquette donne naissance à des croyances qui s’auto-alimentent. La bonne nouvelle, c’est qu’une fois qu’on en a pris conscience, on peut travailler dessus facilement.

Dans les semaines qui ont suivi, j’ai fait en sorte qu’il m’entende dire des choses positives à son sujet, et j’ai surtout orienté l’attention vers les comportements attendus en utilisant des formulations positives : j’ai arrêté de dire « J’en ai marre que tu m’écrases avec cette voiture » pour dire plutôt, chaque fois que cela arrivait : « Oh, c’est bien, tu t’es arrêté avant d’arriver sur moi » (oui, on en était là…)

Ainsi, au fur et à mesure, nous avons présenté au Lardon une nouvelle image de lui-même plus positive.

Et aujourd’hui ?

Difficile de conclure cet article. Les choses évoluent en continu et effectivement, doucement, on a réussi à trouver un apaisement tous les quatre, un moyen d’exister ensemble sans être « l’enfant qui tape » et « les parents qui se font taper », sans se crier dessus et se faire mal chaque jour. Ça ne s’est pas fait du jour au lendemain évidemment : il nous a fallu du temps pour comprendre ce qui se passait puis pour changer les choses mais aujourd’hui, c’est (la plupart du temps) dernière nous.

Mais je suis réaliste : rien n’est acquis et j’ai vu comme un cercle vicieux de violence et de ressentiment peut facilement se former au sein d’une famille. J’espère que nous saurons en sortir plus rapidement si besoin une prochaine fois… Dans tous les cas, je garde précieusement mes livres sous le coude ❤.

Mon fils de trois ans me tape – partie 1

Aujourd’hui, j’ai envie de partager une tranche de vie, une histoire qui date de plusieurs mois. J’ai longtemps hésité à publier cet article (il ne met ni la personnalité de notre fils ni nos qualité de parents en valeur) mais un commentaire dans mon article des « retrouvailles » m’a convaincu qu’ils pouvaient intéresser d’autres familles.

Alors voilà la situation :

Notre fils de trois ans nous tape. Quelques semaines après la naissance du Bourgeon, le Lardon a commencé à parfois des gestes violents envers nous : il nous tapait avec ses mains ou bien nous fonçait dessus avec son porteur. Parfois, nous arrivions à comprendre ce qui a amené sa réaction (quand je ne peux pas l’accueillir sur les genoux car j’allaite ou quand son père et moi sommes tous les deux occupés à quelque chose et ne nous occupons donc pas de lui) même si je ne l’approuve pas. Mais d’autres fois, ses gestes semblaient « sortir de nulle part » (par exemple pendant un jeu ou un moment de partage). Dans ces moments là, et pour la première fois depuis trois ans, j’ai eu énormément de mal à rester bienveillante. La douleur et l’incompréhension font que j’ai souvent eu envie de l’éclater contre le mur lui faire mal moi aussi. La scène se répétant plusieurs fois par jour, régulièrement chaque semaine, le climat familial est devenu de plus en plus électrique, ni l’amoureux ni moi n’arrivant à prendre le relai et à rester calme face à ces agissements. Comment faire pour apaiser notre fils ?

Cette phase aura duré pas loin de deux mois et aura été épuisante pour nous tous (sauf peut-être le Bourgeon, qui vit le plus souvent sa vie comme un bienheureux). Maintenant que c’est dernière nous, je ressent le besoin de mettre par écrit les choses qui m’ont aidé pour en garder trace.

Pendant cette période difficile et intense (des cris ont été poussés, des enfants bousculés, des murs tapés et j’en passe), où nous en arrivions à ne plus avoir envie de voir notre fils et où,  à plusieurs reprises, j’ai eu peur de mes réactions toujours plus violentes ; j’ai fini par chercher de l’aide : auprès des livres évidemment. Je n’avais pas l’espace mental disponible pour relire des livres en entier, alors je me suis concentrée sur ceux qui m’ont le plus bouleversé dans le passé, et uniquement sur les chapitres qui pouvaient m’intéresser.

Cet article ne contiendra aucune recette miracle pour répondre à ce genre de problème, juste un partage de processus de pensée.

Comprendre mon fils

parents-bienveillantsJ’ai d’abord commencé par ré-ouvrir Parents bienveillants enfants éveillés, de Laurence Dudek. Laurence Dudek est psychopédagogue (étude des méthodes d’apprentissages et d’éducation) et psychothérapeute (aide aux troubles du comportements). Cette double compétence lui a permis de développer dans son ouvrage Parents bienveillants, enfants éveillés des clés pour comprendre les enfants et les accompagner dans leurs apprentissages tout en respectant leurs besoins. C’est un livre qui m’avait beaucoup marqué lors de ma première lecture, et dans lequel je sentais que je pouvais trouver des clés de compréhension sur le comportement du Lardon.

Changer de regard sur son enfant

Une des clés exposée par Laurence Dudek est l’intention positive : « Tout ce que les enfants font est mû par une intention positive, qu’elle soit consciente ou inconsciente, même lorsque que le résultat produit est indésirable. » Je confirme que le résultat d’un enfant de 3 ans roulant à toute vitesse et EXPRÈS sur mes pieds est hautement indésirable ; mais ainsi son intention serait positive ?! Mais, elle se moque de moi cette Laurence ?!

Et pourtant, elle insiste plus loin : « Avoir conscience de l’intention positive est particulièrement utile quand on ne comprend pas le comportement de son enfant. » Ça, tu peux dire, je ne le comprends pas…

« Si on considère que l’intention est toujours positive et qu’elle a plus d’importance que le résultat, on ne peut pas être déçu de l’enfant, mais seulement déplorer que le résultat qu’il a obtenu n’est pas celui qu’il souhaitait. » Ah, ça, le Bien Joli Papa déplore encore de se prendre des tapes sur le visage quotidiennement…

« Plus l’enfant récidive, plus l’intention doit être positive pour que l’enfant continue malgré les brimades ! » Dans ce chapitre, ce sont ces mots qui m’ont le plus marqué et m’ont permis de changer de regard : ainsi, si le Lardon continue malgré nos réactions pas franchement bienveillantes, c’est que ses actions sont mues par un besoin vraiment impérieux. Car il n’est pas stupide notre fils, il sait qu’il nous fait mal, et qu’il va se faire engueuler. Il a une raison d’agir ainsi et cette raison est plus forte que la violence de nos réactions. Ok soit.

Mais alors, comment comprendre ce qui se passe dans son petit cerveau immature ?? Ou en d’autres mots QUEL EST SON PROBLÈME AU JUSTE À CE GOSSE ?

Laurence Dudek semble lire dans mes pensées puisque quelques pages plus tard, elle explique qu’il est contreproductif de demander pourquoi un enfant agit comme il le fait. À trois ans, on est pas capable de répondre à cette question (alors souvent, on invente). Elle préconise plutôt de tourner la question autrement « Que c’est-il passé ? Comment as-tu décidé de taper ? » mais surtout de creuser soit-même de son côté : les besoins de l’enfant sont-ils assouvis ?

Toute demande est l’expression d’un besoin

Hop, direction donc le chapitre des demandes : « À toute demande, correspond un ou plusieurs besoins. »

Laurence Dudek développe : « Plus les enfants sont jeunes, moins ils sont capables de conscientiser leurs besoins. Ils ne peuvent donc pas toujours les exprimer à bon escient. La demande prend alors une forme anarchique, injustifiée, incompréhensible, décalée dans le temps, disproportionnée, etc. » Injustifiée ? Incompréhensible ? Décalée dans le temps ? Tout cela ressemble bien aux crises que le Lardon vit. Il a semble bien avoir besoin de quelque chose. Mais quoi ?! (Qu’on lui donne et vite !)

Dans les pages suivantes, Laurence Dudek rappelle les besoins vitaux pour un enfant. Respirer, bouger. Dormir. Contacts physiques. Sécurité. Appartenance. Estime. Accomplissement de soi.

Au premier abord, j’ai l’impression que le Lardon a tout cela (et plus encore). Et pourtant, son comportement prouve que non. D’ailleurs, puisque ce comportement a commencé peu après la naissance du Bourgeon, c’est donc par là qu’il faut creuser.

Peut-être que son besoin d’appartenance en a pris un coup depuis que nous sommes une famille de quatre ? Peut-être que son besoin de contact physique n’est- plus comblé depuis la naissance du Bourgeon ?

Par exemple, maintenant que j’y pense, du jour au lendemain, depuis mon retour de la maternité, nous avons arrêté le cododo et il dort maintenant seul dans sa chambre : serait-ce sa manière d’accuser ce changement ?

Du coup, quoi ?

(Re)lire les mots de Laurence Dudek m’aura permis de changer de regard sur les comportements du Lardon, et de ne plus les voir comme une agression personnelle. Alors, même si le besoin qu’il exprimait n’a pas tout de suite été clair et que ses accès de violence ont continué à se produire, cela m’a donné une nouvelle énergie et motivation pour m’aider à garder mon calme chaque fois que cela se produisait.

Et comme cet article est déjà long, je vous propose la suite de l’histoire la semaine prochaine (promis, ça finit bien : nous n’avons pas définitivement enfermé le Lardon dans la cave comme nous l’avons pensé souvent et fort).

Des livres jeunesses pour en voir de toutes les couleurs

Depuis ses 3 ans, le Lardon connait le sens du mot « nuance » et reprend quiconque dit bordeaux au lieu de rouge ; et en tant qu’amoureuse des couleurs, c’est ma plus grande fierté 😇 !

Alors après vous avoir présenté une sélection de livres acidulés, j’ai envie de retenter l’exercice et de vous présenter des livres jeunesses encore plus colorés (oui, c’est possible) !

Colorama

colorama

J’ai découvert ce bijou grâce à mes anciens collègues qui me l’ont offert comme cadeau de départ : ils connaissaient bien mon amour pour la couleur !

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Dans ce pavé, destiné pour les enfants mais qui séduira les adultes comme moi, l’autrice commente pas moins de 133 nuances de couleurs.

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Mammifères, objets, moyens de transports, insectes… Elle a puisé son inspiration un peu partout autour d’elle et c’est beau !

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C’est un album à mi-chemin entre le documentaire et le livre d’art que je ne range pas dans la bibliothèque des enfants : nope, celui là, c’est mon petit plaisir, il est sur MON étagère !

👉 Colorama, de Cruschiform

Le plus beau livre des couleurs

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Dans cet imagier, on est embarqué dans un voyage multicolore au quatre coins de la planète.

jaune

Chaque double page est dédiée à une couleur, et on y retrouve objets, personnages, animaux et une foule de petites informations (drôles !).

C’est un livre qu’on a jamais vraiment fini d’observer tant il contient des détails et des références : animaux, géographie, musique, science… tout y passe !

Le-Grand-livre-des-couleurs-extrait-p.10-BLEU

A la fois documentaire, nuancier, jeu de cherche-et-trouve ; ce livre fait un parfait cadeau qui durera longtemps (et qui irait très bien avec Cartes !)

👉 Le plus beau livre des couleurs, de Tom Schamp

Et les classiques

J’ai eu du mal à choisir un dernier album pour mon top 3, du coup… j’en mets 3 😇. Parce que la note des deux livres précédents est un peu salée (mais ça les vaut !), voici trois classiques à petit prix, trouvable facilement en bibliothèque ou d’occasion.

  • Couleurs, de Grégoire Solotareff : cet imagier plein d’humour illustré par des photos montre que les choses ne sont pas toujours comme on le pense : « Les fraises, c’est rouge, quand elles sont mûres. Mais les mûres, c’est noir, et un peu rouge aussi. »
  • Petit-Bleu et Petit-Jaune, de Leo Lionni : classique des classiques depuis 1970, ce livre met en scène Petit-Bleu et Petit-Jaune qui se rencontrent pour ne faire plus qu’un : Petit-Vert. C’est évidemment un bon prétexte pour aborder les mélanges de couleurs mais surtout pour parler d’amitié et la différence.
  • Couleurs, de Hervé Tullet : peut-on vraiment écrire un article sur les couleurs sans parler de Tullet ? Je ne m’y risque pas ! Dans cet album interactif, l’enfant est invité à patouiller les couleurs et ça marche à tous les coups !

 

J’espère que cette sélection vous aura plû ! Et vous, quels sont vos albums colorés préférés ?

Le pays du n’importe quoi

Le pays de n'importe quoi

Ça a commencé le jour où le Lardon a demandé à regarder un dessin animé sitôt sorti du lit.

Ma première réponse fut tout aussi brute que la question « Bah NON, pas au réveil… » (il croit quoi ce gosse, tsais). Et la réaction du Lardon est resté dans le registre du brutal  « Wouiiiiiiiiiiiinh, je veux un dessin animé ».

Voilà un week-end qui commence bien…

J’essaye donc de rattraper le tir, et de faire appel à sa logique : « Mais enfin mon coeur, on ne regarde pas un dessin animé comme ça, il faut se préparer d’abord. Faire le pipi du matin, prendre son petit déjeuner, s’habiller, regarder sur l’horloge s’il est bien l’heure du dessin animé… »

Mais c’est sans compter le Lardon qui passe au volume sonore supérieur (alors qu’on était déjà limite) « WOUIIIIIIIIIIIN je veux un dessin animé MAINTENANT. C’est MAINTENANT que je le veux. MAIN-TE-NANT ».

Bon. Restons calme. Reeeeespirons. Empathie. Montrons de l’empathie.

«
– Ah je comprends, tu as très envie d’en regarder un maintenant !
– OUIIIII MAINTENANT
– Oui, alors c’est très frustrant pour toi de devoir attendre…
– JE VEUX MAINTENAAAAAANT
»

Bon. Ça va pas le faire. Il me faut une autre idée. Ils disent quoi déjà dans les livres ? Ah oui, ludique.

« Maintenant maintenant ? Mais enfin, y a que dans le pays du n’importe quoi qu’on regarde les dessins animés avant le petit déjeuner ! »

Le Lardon continue de se vider de toutes les larmes de son corps mais j’enchaîne « D’ailleurs, je ne t’ai jamais raconté, mais tu sais ce qu’ils font dans le pays du n’importe quoi ? »

Mon curieux de Lardon ne peut pas s’empêcher de s’arrêter de pleurer pour demander « Non, quoi ? » (Faut que j’invente vite !)

« Et ben dans le pays du n’importe quoi (astuce de parent, pour gagner du temps en attendant d’avoir une idée, se répéter), et ben, c’est vraiment n’importe quoi, mais au petit déjeuner, les gens ils mangent… (astuce de parent, pour gagner du temps en attendant de trouver une idée, faire monter le suspense)… des livres ! Tu te rends compte ?? Des livres, avec du papier et tout ? C’est vraiment n’importe quoi ! » 

Le Lardon est d’accord : « Oh bah oui, c’est n’importe quoi ! » 

C’est bon, je le tiens, il pense à autre chose ! C’est là qu’il faut enchaîner ! Je continue de raconter des bêtises « Oui, enfin, je te dis ça mais c’est pas le pire. Dans le pays du n’importe quoi, c’est vraiment n’importe quoi… Ils mettent les culottes sur la tête tu sais. Dans le pays du n’importe quoi, on dort le jour, et on vit la nuit. Et puis dans le pays du n’importe quoi, on marche sur les mains, et pas sur les pieds ! N’importe quoi je te dis ! »

Le Lardon s’esclaffe maintenant : « Papa, tu sais comment ils marchent dans le pays du n’importe quoi ?! Sur la tête ! »

Je surenchéri « D’ailleurs, demande donc à Papa comment ils jouent au foot au pays du n’importe quoi, parce que c’est vraiment n’importe quoi » (astuce de parent, ne pas hésiter à embrigader son conjoint quand on raconte n’importe quoi). Le BienJoliChéri ne se laisse pas démonter « Rhola oui, c’est n’importe quoi ! Et ben figure toi, que dans le pays du n’importe quoi, les terrains de foots, et ben ils sont… en pente ! C’est vraiment n’importe quoi ! » (Hey, bien trouvé mon amoureux !)

Et pendant que l’on continue à raconter des bêtises, la tension redescend et le conflit du dessin animé ne devient plus une lutte qui ne peut avoir qu’un gagnant et qu’un perdant. Parentalité ludique 1 – Mauvaise humeur 0 💪.

 

Et depuis, j’ai souvent réutilisé l’astuce du Pays du n’importe quoi : pour aider à apaiser une frustration, rien de tel que d’imaginer la vie dans ce pays où tout serait permis ! J’ai peut être d’ailleurs un peu trop utilisé cette astuce car le Lardon a fini par me demander où était ce fameux pays du n’importe quoi 😅. J’ai du lui préciser que c’était un pays « pour de faux » mais ouf, la magie n’est pas cassée ☺️.

 

Et chez vous, il ressemblerait à quoi le pays du n’importe quoi ?

Une nouvelle année

Toc toc toc. Il y a quelqu’un ?

Nous sommes un mercredi, premier d’une nouvelle décennie qui plus est ! Le jour parfait pour me manifester après plusieurs semaines de silence donc !

Ces derniers temps, j’ai eu beaucoup de mal à tout concilier dans ma vie alors j’ai laissé le blog de côté. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir des choses à dire… Et j’avoue que ça me manque grandement : j’aime prendre temps de mettre par écrit le bordel sans nom que sont mes pensées !

Les semaines qui viennent vont encore être chargées pour moi mais je vous donne rendez-vous en février pour la reprise du blog !

J’ai une grande pile de brouillons qui m’attends. Au programme, j’ai envie d’écrire sur : les apprentissages autonomes ; mes/nos nombreux coups de coeur jeunesse ; gérer un enfant qui tape ; et j’ai même un concours qui traîne…

Alors, je commence par quoi ?

(Oui, et bonne année, bonne santé, blablabla, tout ça tout ça…)

Le mot sage-femme dans différentes langues

Mon frère, ma soeur et moi vivons chacun dans un pays différents. Nous avons donc souvent l’occasion de parler linguistique et nous amusons de la manière dont les expressions sont traduites d’un pays à l’autre.

Et cette semaine, un évènement dans ma famille (HHIIIIIIII JE SUIS TATAAAAAA ❤ ❤ ❤) nous a permis de comparer le mot « sage-femme » à travers les pays.

  • En français, on dit donc « sage-femme » pour parler de la femme qui a la connaissance et l’expérience.
  • En anglais, on dit « midwife » (vous le saviez si vous avez vu la fabuleuse série du même nom). J’ai longtemps cru que ça voulait dire « la femme du milieu » (entre la mère et l’enfant), mais en fait, mid vient du vieil anglais et veut dire « avec » : celle qui accompagne la femme.
  • En allemand, on dit parfois « Hebamme » (l’ancienne qui élève l’enfant) mais aussi « Wehmutter » (mère de douleur).
  • En danois, on dit « jordemor » : la mère de terre. On y retrouve cette notion de lever l’enfant de la terre, pour le remettre au père d’après des vieux textes.
  • En espagnol, on dit « matrona », qui vient du latin pour « mère de famille ».
  • En italien, on dit « levatrice ». Encore une fois, on parle de la personne qui élève le bébé du corps de la femme enceinte.
  • En polonais, c’est « Położna » : la femme qui allonge.
  • En suédois, on dit « barnmorska » : la mère des enfants.

Fascinant, autant d’étymologies différentes non ? Laquelle vous parle le plus ? En connaissez-vous d’autres ?

Allaitement et reprise du travail

Comme promis dans mon article précédent, après avoir raconté l’adaptation du Bourgeon, voici mon expérience d’allaitement et reprise du travail. J’ai beaucoup tâtonné pour trouver le bon rythme, alors autant partager cette expérience !

Après six mois dans ma bulle avec le Bourgeon, tout se passait si bien au niveau de l’allaitement que je n’avais aucune envie d’arrêter de le nourrir au sein. C’est pratique, économique (sauf pour mes deux ou trois collations journalières supplémentaires 😆), écologique et surtout, tout doux ❤️.

Mais mon expérience (ratée) d’allaitement et de reprise du travail pour le Lardon m’a appris une chose : pour que ça marche il faut entretenir sa lactation et donc, de fait, tirer son lait sur son lieu de travail. Une décision qui a été facile à prendre dans la théorie pour le Bourgeon mais qui m’a au départ parue épuisante et fastidieuse dans la pratique ! Alors pour me donner du courage, j’ai pensé à mes amies et/ou collègues qui l’ont fait elles aussi : Caroline, Émilie, Marine, Agnès, Marie… Et si moi aussi, j’y arrivais ? 💪

Mon plan de base était assez simple : tirer mon lait en journée pour le donner à boire au Bourgeon le lendemain ; et continuer de l’allaiter au sein soir et week-end. C’est seulement un mois avant ma reprise que j’ai commencé à me poser de questions plus spécifiques : avec quoi je tire mon lait ? Combien de fois par jour, quand et où ? Combien de lait me faut-il ? Comment le Bourgeon le boira-t-il ?

Côté boulot

Avec quoi tirer son lait ?

J’avais à la maison un tire-lait loué à la sortie de la maternité (pour résoudre des problèmes d’engorgement suite à ma montée de lait) dont l’efficacité laissait vraiment à désirer pour tirer efficacement. J’ai alors demandé conseil à une collègue calée sur la question d’allaitement et j’ai décidé de faire… tout comme elle :

  • Louer un tire-lait plus efficace : par exemple, le Sensitive Mamivac ;
  • Investir en plus dans un petit tire-lait portable : le Meleda Swing (non disponible à la location car pas stérélisable ; mais trouvable facilement d’occasion).

Après trois mois d’utilisation, je confirme que c’est une configuration qui me plaît : avoir un tire lait à la maison et un autre au travail me permet d’avoir moins de choses à transporter et donc de réduire (un peu) la charge mentale :

  • au travail, j’utilise le petit Meleda qui fonctionne sur piles et sur secteur. Ça me permet de tirer n’importe où, que j’ai accès à une prise ou pas (on y reviendra) ;
  • à la maison, j’utilise occasionnellement le Mamivac en rentrant du travail si j’ai les seins gonflés ou besoin de stock.
    Ma collègue, elle, tirait avec chaque matin mais personnellement je n’ai ni le lait (trop de tétées nocturnes), ni temps (trop à la bourre 😅).

Combien de tirage par jour ?

Le nombre de tirages nécessaires pendant la journée de travail dépend de nombreux critères : combien l’enfant a-t-il besoin de lait ? à quel point faut-il entretenir la lactation ? combien de temps peut-on rester confortable sans tirer ?

Pour un bébé de six mois, ma collègue m’avait conseillé au moins 6 tétées/tirages par 24 heures. Ainsi, théoriquement, je pourrais me contenter de tirer une seule fois sur ma journée de travail (les tétées des soir, matin et nuit arrivant largement aux 5 autres) mais mes seins ne sont pas d’accord avec ça. Pour le moment, je tire donc deux fois au travail : dans la matinée et dans l’après-midi.

Je n’ai pas d’horaires de tirage fixe : je fais en fonction de mes réunions et de ma charge de travail. Il m’arrive aussi d’avoir des journées très chargées et donc de louper un tirage. Je me rattrape alors sur ma pause midi ou en rentrant à la maison.

Où tirer son lait ?

Comme je travaille dans une entreprise de moins de 50 employés, il n’y a aucune obligation juridique de me proposer local. Je compose donc avec ce qui est possible…

J’alterne en général entre deux espaces :

  • Le bureau « petit comme un placard mais avec une baie vitrée quand même » : il est muni d’une prise électrique et c’est la pièce fermée avec le moins de vis à vis que nos locaux possèdent (si je tourne le dos à la vitre, le directeur financier et les gens de l’open space ne voient pas mes seins 💪). C’est finalement ma meilleure option…
  • Les toilettes : sans prise électrique, avec un minuteur réglé sur trente secondes 🤔. Et en plus on capte pas internet. Pourtant, je choisi parfois de m’installer là bas, notamment quand nous avons de la visite de clients et que le vis-à-vis avec l’open space me gêne.

Au début, quand je m’installais dans la pièce, je collais un post it « Ne pas déranger » sur la porte mais finalement, je ne prends même plus la peine 😅 : la baie vitrée de la pièce permet aux gens de savoir si le bureau est libre ou pas…

Une fois mon lait tiré, je vais le déposer dans notre frigo partagé, dans ma petite glacière.

Quelle tenue ?

Moi qui comptais retrouver mes habits « normaux » avec la reprise du travail, c’est loupé… Tirer son lait, en double pompage, ça nécessite d’avoir les seins à peu prêt sortable facilement.

Alors pour éviter de me retrouver trop les seins ou le ventre à l’air quand je tire, je garde des habits avec « seins facile d’accès » (globalement ma garde robe normale convient en fait, mais je privilégie les gilets et chemises ouvertes aux pulls et hauts très couvrants). Et finalement, ma tenue la plus pratique est mon haut Tajine Banane, spécial allaitement discret, offert d’ailleurs par mes collègues pour ma reprise ❤ !

Côte accessoires, j’ai aussi adopté les petits coussins en silicone de Lilypadz. Je les adore car :

  • Ils empêchent les fuites de lait intempestives (pendant une réunion qui s’éternise, ou même quand je pense un peu trop à mon fils !) et ça évite l’effet tee-shirt mouillé qui est vraiment gênant sur le lieu de travail.
  • Pour les nettoyer, il suffit de les rincer à l’eau savonneuse. Simplissime ! Du coup, une seule paire suffit (contrairement aux coussinets lavables, qu’il faut… laver en machine, et donc avoir en plusieurs exemplaires).
  • Ils sont invisible sous les vêtements ; et même, cachent mes tétons, idéal pour moi qui porte des brassières en coton tout fin.

Par contre, pour les avoir testé au tout début, ces compresses sont peu adaptées à un allaitement qui se met en place : ils ne permettent pas de recueillir beaucoup de lait (quand bébé tête sur un sein, ça coule dans l’autre et quand j’enlève la compresse, ça dégouline un peu).

Comment mes collègues vont le prendre ?

Je suis assez privilégiée : comme mentionné plus haut, une de mes collègues est calée sur le sujet et a déjà sensibilisé mes collègues à l’allaitement au travail il y a quelques années, quand elle était directement concernée. Ainsi, nombreux de mes collègues sont familiarisés avec La mafia lactée au travail, dont je vous parlais dans l’article Allaitement et travail.

De mon côté, je suis plutôt timide : je n’ai prévenu que mon chef direct le jour de ma reprise ; même si j’en ai parlé à quelques autres collègues.

Finalement, les gens ne remarquent pas ou peu que je m’isole deux fois 15 minutes par jour. Contrairement à une amie, je n’ai eu aucune remarques malaisantes ! (Mais je retiens sa réplique, en cas de besoin « Oui, je vais tirer mon lait, pourquoi, tu veux goûter ? »)

Côté bébé

Combien de lait faut-il ?

Puisque j’avais toujours nourri mon bébé au sein, avant ma reprise, je n’avais aucune idée de la quantité qu’il lui fallait. Après recherche, j’ai lu qu’on pouvait compter en moyenne 30 ml par heure de garde. Ça tombe bien, ça correspond à la quantité que j’obtiens après mes deux tirages : environ 250 ml pour 9 heures de garde.

La nounou du Bourgeon a ensuite tâtonné pour trouver le bon rythme. En ce moment, il boit deux fois par jour : 30-60 ml le matin et 120-150 ml dans l’après-midi.

Ainsi, au final, il boit moins que ce que je produis (ouf, c’est mieux dans ce sens là !). En fin de semaine, j’ai donc un petit peu de stock, que je congèle en prévision de mes sorties.

Comment le Bourgeon se nourrit-il ?

Pour éviter les risques de confusion sein-tétine (qui peut perturber le bébé au point de mener à la fin de l’allaitement), il est souvent conseillé d’éviter le biberon et d’utiliser un autre type de contentant : par exemple un biberon cuillère, une tasse ou une cup. Alors, pleine de bonne volonté, j’ai choisi une tasse 360° comme contenant pour le Bourgeon.

Et puis, il n’y buvait pas franchement et comme, à ce moment là l’adaptation était compliquée chez la nounou, à sa demande, j’ai finalement acheté un biberon pour lui faciliter la vie. Tout le monde a été grandement rassuré puisque, par chance, le Bourgeon n’a eu aucune difficulté a accepter ce contenant. (Et pour le moment, pas de signe de confusion à l’horizon ; si ça arrive, nous retenterons la tasse).

Le biberon n’est d’ailleurs pas le seul compromis que j’ai fait à mes idées bien précises ! Dans la série « parentalité et respect du rythme de l’enfant », j’adore l’idée de la DME (diversification menée par l’enfant) mais j’ai mis ça de côté :

  • à la maison, la vigilance que la DME implique, alors même que j’ai un grand Lardon qui demande beaucoup d’attention, a eu raison de ma motivation.
  • et surtout, en DME, le Bourgeon mange moins qu’en purée mixée, et boit donc plus de lait ; ce qui est un problème puisque le lait que je fournis est en stock limité et que je n’arrivais pas à suivre en quantité.

Ainsi, le Bourgeon est nourri à la purée mixée et la compote, et ma foi, il semble apprécier franchement !

Et pour finir, puisqu’on est pas à un compromis prêt, je peux tout vous avouer : j’ai même donné une boîte de lait artificiel à la nounou 😱 ! Elle n’a jamais servi (et elle ne servira probablement jamais) mais elle a permis de me rassurer pour une peur un peu irrationnelle : « Et si un jour, tout le lait du Bourgeon était renversé sans faire exprès ?? ». En vérité, maintenant que le Bourgeon mange bien ses purées/compotes/boudoirs, ce lait artificiel est vraiment inutile car il pourrait tenir un bout de journée sans lait, mais ON NE SAIT JAMAIS.

Au final

Voilà, on arrive (enfin) au bout de cet article, et je crois que j’ai fait le tour de la question de ma routine d’allaitement au travail.

Alors, on ne va pas se mentir, tout cette logistique est un peu fastidieuse et vient avec de la charge mentale supplémentaire (bien penser aux pains de glace le matin, ne pas oublier le lait dans le frigo du boulot le soir…) (ce qui n’est pas anodin pour une tête en l’air comme moi). Et puis, ça enlève un peu de spontanéité (après l’école, le Lardon aimerait parfois bien se promener, mais je dois mettre mon stock au frigo et parfois tirer…).

Mais bon, quand on est dans le rythme, ça se fait bien, et la petite main du Bourgeon qui me caresse quand je donne le sein vaut bien cet effort <3. Et on verra bien jusqu’où cette aventure nous mène !

Et chez vous, comment s’est passé la reprise ? Si vous avez été dans une situation de tire-allaitement, avez-vous trouvé ça fastidieux à mettre en place ? Avez-vous tenu sur le long terme ?

Sortir doucement de sa bulle

Je n’ai pas beaucoup écrit sur le Bourgeon (ni écrit tout court…) dans ses 6 premiers mois de vie, alors laissez moi vous faire un petit résumé. Après notre premier mois hors du temps, nous avons eu :

  • le deuxième mois, celui des miracles : nous avons découvert qu’un bébé sans RGO peut être joyeux, fun et facile à vivre ! On peut le poser au sol 🎉 ! Il peut s’endormir seul 🎉🎉🎉 ! Il peut enchaîner plusieurs cycles de sommeil 🎉🎉🎉🎉 !
  • le troisième mois, celui des sourires : corollaire des mois précédents, un bébé qui ne souffre pas a beaucoup plus de temps pour sourire ! Partout, tout le temps. Et pour un coeur de parent, c’est la plus belle chose qui soit ❤
  • le quatrième mois, celui de la motricité : se retourner, ramper, se mettre à quatre pattes… Le Bourgeon carbure et crapahute à une vitesse impressionnante 🧗‍♀️ !
  • le cinquième mois, celui des dents : d’abord les deux du bas, et puis juste avant ses 6 mois, les deux du haut… Un mois un peu plus compliqué, qui a à peine entaché  la bonne humeur du Bourgeon 💪.

Bref, pendant cinq mois, le Bourgeon a bourgeonné, avec une facilité et une bonne humeur déconcertante.

Et puis il y a eu le sixième mois. Celui de ma reprise du travail, celui de son adaptation : celui là a été moins doux.

Où l’on croit que tout va bien se passer

Depuis sa naissance (et même avant ?) la future nounou du Bourgeon était toute choisie : Super Nounou, qui s’est occupé du Lardon l’année passée, que nous connaissons bien et adorons.

Avec elle, on avait prévu un petit plan tout en douceur pour que ça passe comme sur des roulettes :

  • Jour 1 : une heure chez SuperNounou, en ma compagnie.
  • Jour 2 : une heure chez SuperNounou, sans moi.
  • Jour 3 : un bout de matinée avec SuperNounou, avec un repas.
  • Jour 4 : un bout de matinée avec SuperNounou, avec une sieste.

Un beau programme échelonné, surtout par rapport à l’adaptation du Lardon il y a 3 ans (pour lui, le premier jour, sa nounou de l’époque me l’avait pris des bras, avait dit « Au revoir maman » et m’avait foutu dehors. Comme ça 😨😱.)

Le jour 1 est bien tôt arrivé, et tout s’est passé impeccablement. On s’est dit à demain.

Le jour 2, le coeur toujours léger, j’ai déposé le Bourgeon. Je lui ai fait un gros bisou, lui ai dit à bientôt, et je suis partie. Evidemment, j’ai checké mon téléphone toutes les 30 secondes pendant les 10 premières minutes. Et puis je me suis dit qu’il fallait lui faire confiance : j’ai rangé mon téléphone dans ma poche et je suis allée vivre ma vie.

Où en fait, c’est pas facile

Une demi-heure plus tard, en voulant regarder l’heure, je vois un appel en absence de la nounou. Oups, ça n’est pas bon signe. Je la rappelle de suite.

« Il pleure non-stop depuis que vous êtes partie ».

Oh mon bébé, mon tout petit bébé ! Je lâche tout ce que je fais, et je cours, que dis-je, je vole au secours de mon nouveau-né-ou-presque !

Arrivé chez la nounou, je toque, je sonne 2 fois, 3 fois : elle ne m’entend pas, en revanche, moi j’entend très bien la chair de ma chair hurler de l’autre côté de la porte, hurler de désespoir comme jamais. Enfin elle m’ouvre, enfin je sers le Bourgeon dans mes bras en le couvrant de bisous, enfin, doucement, il s’apaise.

« Je vous ai appelé au bout de 15 minutes car j’ai bien senti que c’est un bébé qui n’avait pas l’habitude de pleurer. » J’ai confirmé et je l’ai remercié la nounou de m’avoir appelé : tant pis pour le programme établi, ce bébé avait clairement besoin de moi !

Où l’on se prépare, un peu mieux

J’ai souvent entendu que « les enfant sentent le stress de leurs parents ». Alors je pensais un peu naïvement que si je n’étais pas stressée et si j’avais confiance, ça suffirait pas pour une séparation sans problème.

Hélas, ça ne marche pas comme ça : le Bourgeon n’était pas du tout prêt à bourgeonner sans moi ! C’est vrai, qu’en y réfléchissant, ces six derniers mois, je n’avais jamais été séparé du Lardon plus de 2 heures… Comment ai-je pu croire que ça irait tout seul dès la premier tentative, même en étant un bébé-sourire, même en ayant totale confiance en SuperNounou… ?

Alors, on a mis en place un nouveau plan d’attaque, un plan tout en douceur.

D’abord, j’ai laissé le Bourgeon à des gens qu’il connaissait bien : son propre papa par exemple… Et oui, ça n’était encore jamais arrivé avant 😣 ! Entre l’allaitement, le temps qui file, et ce bébé tout sourire, nous n’en avions pas eu l’occasion / le besoin / la nécessité ! Mais nous avons résolu ça, pour quelques heures ou la journée entière, et ça c’est pas trop mal passé, ce qui nous a grandement rassuré : le Bourgeon peut vivre sans moi !

Il a aussi passé plus de temps seul avec ma maman, qui a accepté (probablement dans un accès de folie) de garder les deux enfants le mercredi. Avec elle aussi, ça s’est bien passé. Dans ce contexte, c’est la présence rassurante (bien qu’un peu violente, mais c’est une autre histoire) du Lardon qui a aidé.

Et puis, à chaque fois, j’ai un peu mieux anticipé : pour parer à mon absence, j’ai laissé au Bourgeon tout pleins de traces olfactives : mon tee-shirt de pyjama qui sent (fort) le lait, mon écharpe, et une sling…

Au début, tout cet attirail n’était pas de trop pour pallier (pâlement) à mon absence ! Et ainsi, comme ces moments sans moi se sont (plus ou moins) bien passés, on a repris doucement l’adaptation avec la nounou.

Où l’on persévère

Chaque matin, l’amoureux a déposé le Bourgeon chez la nounou, et je venais le chercher « quand ça n’allait plus ». Je passais alors un peu de temps avec la nounou, pour l’habituer à l’endroit.

La première semaine, il n’est jamais resté seul plus de 30 minutes. Je commençais à désespérer. Fallait-il changer de nounou ? Pourquoi cet enfant m’aime-t-il autant ? J’ai prolongé mon congé, il nous reste trois semaines avant ma reprise mais je peux difficilement obtenir plus. « Tu sais, à un moment, il n’aura pas le choix, il faudra qu’il s’habitue » me glisse une amie, mais SuperNounou et moi ne voyons pas la situation du même oeil : « Je pourrais le laisser pleurer toute la journée, me dit-elle. Enfin, non en fait, je ne pourrais pas, je n’y arriverais pas : ce n’est pas une vie pour lui, ni pour nous. » Alors, on continue tout doucement, de lui laisser le temps, même si le Bourgeon pleure dès qu’il voit la nounou ou la pièce dans laquelle sont installés les jeux.

La deuxième semaine, il y a eu des micro-progrès : sa première sieste là bas (mais son réveil en sanglots), la première fois où il a cherché à pleurer DANS les bras de SuperNounou plutôt que seul. Au final, il y restait entre une et deux heures avant de devenir inconsolable.

La troisième semaine, tout doucement, les choses se sont améliorées. Un repas. Un réveil sans pleurs. J’allais le chercher en début d’après-midi, et en fin de semaine, il ne pleurait pas quand j’arrivais !

Où tout cela est loin aujourd’hui

Et puis le jour J de ma reprise du travail est arrivé. Ça c’est bien passé ! 👌 Les jours suivants aussi !

Et deux mois plus tard, il fait des grands sourires à sa SuperNounou, adore la pièce qui le faisait pleurer à gros sanglots au début. Nous sommes tous vraiment soulagés, et heureux d’avoir pu prendre le temps de prolonger son adaptation, dont il avait clairement besoin 🙂. Quel bonheur de sortir de l’ascenseur sans entendre son enfant hurler à l’autre bout de l’immeuble ! Quel soulagement de ne plus recevoir chaque jour un SMS « Il est à bout, il faudrait venir le chercher » ! Et tout simplement, quel joie de retrouver son petit bébé joyeux !

Au prochain épisode (dans une semaine – ou plutôt deux, c’est deux fois plus dur de trouver le temps d’écrire avec deux enfants !), je raconterais les choix que j’ai fait concernant l’allaitement et la reprise du travail.

 

Et chez vous, comment s’est passé l’adaptation ?

 

 

 

 

L’apprentissage du temps

Ces derniers mois, avec l’arrivée du Bourgeon, nous avons eu un certain nombre de changement de routine à la maison : mon congé maternité, mon congé parental et plus récemment le début de l’école avec ses semaines hachurées.  Ces changements dans notre organisation ont été accueillis avec quelques (haha) frictions de la part du Lardon, 3 ans et demi.

Et en parallèle à ces questions d’emploi du temps, il a aussi, régulièrement, les commentaires du Lardon : « C’est dans combien de temps ce soir ? », « Nooooon, c’était pas aujourd’hui que j’ai mangé, c’était CE MA-TIN ! » ou encore « Est-ce que demain, c’est aujourd’hui ? », qui nous rappellent que, même s’il a le vocabulaire, comprendre le temps qui passe reste quelque chose de compliqué. (Bon du coup, ça me permet de relativiser quand il me dit qu’il m’aime « depuis deux ou trois jours », c’est qu’il m’aime depuis une éternité !)

Bref, toutes ces raisons ont fait que ces six derniers mois, j’ai testé un certain nombre de choses pour aider le Lardon à se repérer dans le temps ; et cela a changé notre vie, ou pas, comme vous allez le voir dans la suite 😆.

L’horloge 24 heures

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Voilà une horloge particulière qui n’affiche pas 12 heures mais 24. Ce type d’horloge (aussi appelé synopte) est utilisée pour les personnes âgées qui peuvent être désorientées (par exemple Alzheimer) mais aussi pour les enfants ne sachant pas encore lire l’heure.

Et pour être honnête, elle est assez décontenançante pour nous adulte : l’amoureux et moi sommes incapable de lire l’heure sur cette horloge ! Mais en fait, ce n’est pas ce qu’on lui demande. Elle sert avant tout de repère visuel dans le temps « On en est là dans la journée » ou encore « Papa rentrera quand l’aiguille sera dans le vert ».

Il existe de nombreux modèles de synoptes (par exemple, celles de My Little Concept, ou celle de Les enfants sont formidables) mais personnellement, j’ai craqué pour le tuto de Miles Story qui avait l’avantage d’être une des alternatives les moins chères et les plus belles (son seul inconvénient : l’horloge vient de chez Amazon 😖, que je boycotte habituellement).

Parlons maintenant amélioration de notre quotidien : après quelques semaines à la maison, je donne à cette horloge la note de 8/10 (oups les notes c’est pas très pédagogie alternative 😏) ! Depuis qu’on l’a installée, ça facilite grandement les différentes périodes de la journée « C’est l’heure de manger » et surtout « C’est l’heure d’aller se coucher » 👌.

Le timer

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Puisque je passais commande sur Amazon (🙈), j’en ai profité pour rajouter dans mon panier un minuteur très visuel. Il me sert beaucoup pour « déléguer l’autorité » : la fin d’une période (jeu ou dessin animé) n’est plus annoncé par moi mais par un (affreux) drrrrrriiiiiing, et ça passe (un peu) mieux.

Le Lardon ne s’en sert pas encore vraiment pour se repérer dans le temps mais qu’importe : en réduisant considérablement les crises dans les moments de transition entre deux activités, ce petit objet tout simple gagne donc la note honorable de 6/10 dans l’amélioration de notre quotidien !

Le calendrier linéaire

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Après avoir étudié les options couteuses toutes faites (comme ce calendrier aimanté Ouikili) et fait une étude de marché sur les prix des plastifieuses, j’ai finalement opté pour un DIY pas très solide dans le temps mais efficace pour le moment. Avec l’imprimante du boulot, des photos trop sombres et un peu de patafix, nous voilà avec un calendrier linéaire tout simple : chaque journée de la semaine étant représenté par une photo (école, journée avec son frère ou bien journée à la maison).

Ce support ne présente pas les saisons, la météo ou toute autre bizarrerie mais il nous aide à résoudre des conflits récurrents : cette envie systématique du Lardon d’aller là où il ne doit pas (« Je veux aller à l’école » réclame-t-il le week-end, alors qu’il proteste tous les autres jours de la semaine pour y aller) 😅. Côté amélioration de notre quotidien, je lui donne donc un 5/10.

Les sabliers

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Toujours via la même commande Amazon (quand je vends mon âme au diable, j’y vais franchement), j’ai aussi rajouté ces sabliers, qui nous ont été d’une grande moyenne aide après la naissance du Bourgeon : car, figurez vous que se préparer à quatre le matin, c’est un peu plus la course qu’à trois… Heureusement, ces petits sabliers peuvent aider !

Par exemple, avec le sablier rouge (10 minutes), le Lardon peut être prêt en seulement 30 minutes :

  • 10 minutes pour garer des petites voitures entre chaque sablier ;
  • 5 minutes pour réussir à retourner tous les sabliers (et tout recommencer à chaque fois qu’il en fait tomber un) ;
  • 10 minutes de sablier rouge ;
  • 5 minutes de prévenir tout le monde dans la maison « Le sablier rouge est fini, il faut aller mettre ses chaussures ! Et le jaune est fini et le vert est fini et le noir est fini et le bleu est fini et ils sont tous finis donc il faut se préparer parce qu’ils sont finiiiiis ! »

Breeef, vous l’aurez compris : dans la théorie, c’est un très chouette outil pour comprendre le temps qui passe. Dans la pratique, ils sont moins robustes à l’utilisation que le minuteur par exemple (qui a en plus l’avantage de sonner).

Et puis surtout, j’ai fait l’erreur de les laisser en libre service : environ deux jours après leur arrivée à la maison, le Lardon jouait avec, et je ne trouvais jamais celui dont j’avais besoin au moment ou j’en avais besoin. Or un outil qu’on ne peut pas utiliser n’est évidemment pas très utile. Côté score d’amélioration de notre quotidien, ces sabliers n’ont chez nous qu’un petit 3/10 donc. Je les ressortirais plus tard (si je les retrouve) et un par un, au besoin.

 

Et chez vous, quels sont les outils qui ont aidés pour gérer les difficultés liés au temps ? (Ou ceux qui ont fait un flop !)