Découvrir le corps humain (et les clichés sexistes)

Ça a commencé par cette question, posée à deux heures du matin : « Maman, pourquoi j’ai le zizi tout dur ? » Et puis, régulièrement, le Lardon a de nouvelles questions sur son (ou notre) corps, et en particulier les organes génitaux : « Y a quoi en dessous de la peau ? », « Maman, comment tu fais pipi si t’as pas de zizi ? », « Pourquoi t’as pas de poils sur les fesses ? », « Pourquoi t’as du sang ? » et j’en passe.

Nous répondons à ses questions sans tabou (mais surtout comme on peut et selon l’inspiration du moment), en essayant d’utiliser des termes précis. Par exemple, pour les garçons, même si on dit souvent zizi, j’alterne aussi avec les termes pénis et bourses, notamment quand je change le Lardon, en verbalisant ainsi les endroits que je nettoie. Côté organes féminins, j’emploie avec un certain naturel les mots utérus, vagin et même périnée (on a pas mal parlé de ma grossesse et mon post-partum 😅), mais j’ai pourtant du mal à dire vulve (probablement car c’est un terme que j’ai peu entendu…) (d’ailleurs même mon téléphone, depuis lequel j’écris cet article, ne semble pas à l’aise puisqu’il propose de remplacer le mot par bulbe… 😣)

Alors après la 48ème question sur le sujet, j’ai compris qu’à défaut de pouvoir aller aux toilettes tranquille, je pouvais au moins choisir le moment où je devais répondre à ces questions légitimes. C’est décidé, nous avions donc besoin… d’un livre (ou de plusieurs ?) pardi !

Lire la suite

« Les voitures, c’est pour les garçons »

Nous avons beau (vouloir) donner l’éducation la plus égalitaire possible à notre fils, hélas ça ne suffit pas : nous ne sommes pas infaillible ; il va chez la nounou et au relai ; il voit régulièrement nos proches, et des gens moins proche ; il entend ce qui se dit autour de lui, et surtout il observe ce qui ne se dit pas.

C’est donc comme ça que, malgré tous mes efforts, mon fils m’a trahit au plus profond de mon être en me soutenant mordicus que « Moi, j’ai une voiture sur mon manteau parce que les voitures c’est pour les garçons. »

Lire la suite

Les petites filles sont-elles des enfants comme les autres ?

J’ai écouté en ce début de semaine un épisode d’Un podcast à soi : Les femmes sont-elles des hommes comme les autres ? Féminin / Masculin : mythes et idéologies de la préhistoire aux jouets.

« On ne naît pas femme, on le devient » …

« Oui, d’accord Simone, mais il ne faut pas être extrémiste, les hormones sont importantes, non ? Les femmes ont moins de muscles. Et surtout, elles mettent les enfants au monde. Et puis, à la Préhistoire, elles restaient dans la grotte avec les petits. Les femmes et les hommes sont différents ».

Dans ce podcast, Charlotte Bienaimé revient sur ces phrases que l’on entend souvent et auxquelles il n’est pas toujours facile de répondre. Elle explique d’ailleurs qu’elle a eu l’idée de traiter ce sujet, quand sa mère lui a dit « Oui enfin… tu as beau dire, ton fils joue quand même beaucoup plus aux voitures qu’une petite fille. » et qu’elle n’a pas su quoi répondre. L’anecdote m’a beaucoup parlé car elle m’est arrivée à de nombreuses reprises, étant moi aussi maman d’un petit garçon passionné de voitures !

Cet épisode d’Un podcast à soi tente donc de déconstruire les mythes historiques et scientifiques profondément ancrés en nous, qui alimentent les stéréotypes de genre. Je ne vais pas vous résumer exhaustivement une heure de discussions mais juste aborder quelques moments particulièrement évocateurs pour moi, et qui m’aideront à trouver des arguments la prochaine fois que j’aurais ce genre de conversations !

Lire la suite

La liste

Sur mon téléphone, j’utilise beaucoup l’application Notes. J’y maintient beaucoup de listes différentes : des idées de cadeaux pour l’amoureux (un peu), et pour le Lardon (beaucoup), la liste de la paperasse que je dois faire (un jour), les mots d’enfants du Lardon (chaque jour) (non en vrai, je pense jamais à les écrire, c’est dommage), ou encore la liste des choses à acheter la prochaine fois qu’on passe chez Castorama…

Et puis, j’ai aussi la liste des gens qui ont introduit leurs doigts dans mon vagin lors de ma première grossesse. Sur cette liste, il y a 11 personnes différentes, pour 15 touchers vaginaux, sur une période de 9 mois. Je ne sais pas vous, mais moi je trouve que ça fait beaucoup. Mon vagin a reçu la visite des doigts de :

Lire la suite

De nouvelles courbes de croissance dans les carnets de santé

Cette semaine, j’avais très envie de parler d’actualité puisque demain, comme chacun le sait, c’est demain la Journée internationale des droits des femmes.

Mais sous quelle manière aborder cette journée ? L’année dernière, j’avais parlé de la place des homme dans la parentalité, un domaine encore trop souvent réservé aux femmes. Cette année, je n’ai trouvé l’inspiration qu’au dernier moment, quand j’ai appris que les prochains carnets de santé (à compter du 1er avril 2018) allaient comporter de nouvelles courbes de croissance de référence françaises. Et puis comme ça on reste dans le thème de la prise de poids de mes 3 derniers articles 😂.

Lire la suite

Enceinte, tout est possible

(Non je ne suis pas enceinte du deuxième !) (Toujours pas.)

enceinte-tout-est-possible

Par contre, j’avais très envie de lire Enceinte, tout est possible, de Renée Greusard et j’ai pas été déçue ! Moitié récit de vie, moitié investigation journalistique sur l’histoire de la maternité, Enceinte, tout est possible est un très chouette livre qui aborde les injonctions et les contraintes qui entourent les femmes dès le premier jour de la grossesse du projet de conception.

Lire la suite

Boys will be boys ; girl will be girls

Il y a cette petite fille aux traits fins et délicats. Plutôt prudente, quand elle arrive au parc, elle reste dans sa poussette de longues minutes, avant d’oser en descendre et se mêler aux autres. À 20 mois, elle n’est pas très téméraire : elle n’ose pas descendre le toboggan seule et attend toujours que sa maman ou son papa lui donne la main. Quand elle trottine dans le square après son ballon rose, ses cheveux longs et blonds volent derrière elle.

À la maison, c’est déjà la parfaite petite ménagère : elle adore jouer avec sa cuisinière et préparer des bons petits plats, passer le balai et frotter le sol avec une éponge. Avant de sortir, elle n’oublie jamais son sac à main, qu’elle porte fièrement comme maman. Et puis, si on pouvait encore en douter, on voit que c’est une véritable fille à son volume de parole : quelle pipelette !

Et puis il y a ce petit garçon, une véritable boule d’énergie : jamais fatigué, toujours en train de courir et de crapahuter partout. Il n’est pas spécialement délicat (quel bonheur de jetter des objets au sol !) et tape, pousse (ou mord parfois !) si on lui prend un jouet qui lui est cher ; ce n’est pas vraiment méchant, c’est juste un petit garçon.

Curieux et observateur, il aime comprendre le monde qui l’entoure. Il pose plein de questions (à sa manière, il commence seulement à parler) et veut tout savoir/goûter/toucher. Il a un petit faible pour les voitures (et les poubelles).

Lire la suite

[Lecture] Chère Ijeawele, ou un manifeste pour une éducation féministe

9782072721984FSHier soir, j’ai dévoré ce livre d’une cinquantaine de pages. Ce n’est pas le premier livre de Chimamanda Ngozi Adichie que je dévore, ni son premier essai féministe (si le sujet vous intéteresse, je vous recommande chaudement Nous sommes tous des féministes) mais c’est la première fois qu’elle aborde de manière aussi frontale l’éducation.

Ce livre est en fait la retranscription d’une lettre (légèrement retravaillée), dans laquelle elle répond à une amie chère : Comment éduquer sa fille de manière féministe dans le monde d’aujourdhui ? Sa réponse est très courte, alors j’ai hésité à retranscrire ici les 15 suggestions d’Adichie, d’autant que j’ai envie de le recopier telles quelles, tellement son écriture est limpide et va droit au but. Mais finalement, je trouve ça intéressant d’avoir cette liste accessible en un coup d’œil :

Lire la suite

Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes

 

L’année dernière, je n’ai pas eu à m’énerver devant les gens qui confondait la journée de la Fâme avec La journée internationale des droits des femmes puisque j’étais à la maternité en train de ne pas quitter des yeux mon nouveau né.

Mais cette année, parce que c’est une cause qui me tient à cœur, j’ai envie de me fendre d’un petit article. Je vois partout fleurir des initiatives demandant aux hommes de POUR UNE FOIS profiter de cette journée pour mettre les femmes à l’honneur en leur laissant le temps de parole. Je trouve ces initiatives excellentes.

Sauf que dans le monde de la parentalité, il n’y a pas de problème, la femme est bien présente elle ! En revanche, l’homme, c’est une autre histoire… Alors, voici quelques idées pour les hommes (pour les 364 jours restants par exemple ?) :

Lire la suite