Le pays du n’importe quoi

Le pays de n'importe quoi

Ça a commencé le jour où le Lardon a demandé à regarder un dessin animé sitôt sorti du lit.

Ma première réponse fut tout aussi brute que la question « Bah NON, pas au réveil… » (il croit quoi ce gosse, tsais). Et la réaction du Lardon est resté dans le registre du brutal  « Wouiiiiiiiiiiiinh, je veux un dessin animé ».

Voilà un week-end qui commence bien…

J’essaye donc de rattraper le tir, et de faire appel à sa logique : « Mais enfin mon coeur, on ne regarde pas un dessin animé comme ça, il faut se préparer d’abord. Faire le pipi du matin, prendre son petit déjeuner, s’habiller, regarder sur l’horloge s’il est bien l’heure du dessin animé… »

Mais c’est sans compter le Lardon qui passe au volume sonore supérieur (alors qu’on était déjà limite) « WOUIIIIIIIIIIIN je veux un dessin animé MAINTENANT. C’est MAINTENANT que je le veux. MAIN-TE-NANT ».

Bon. Restons calme. Reeeeespirons. Empathie. Montrons de l’empathie.

«
– Ah je comprends, tu as très envie d’en regarder un maintenant !
– OUIIIII MAINTENANT
– Oui, alors c’est très frustrant pour toi de devoir attendre…
– JE VEUX MAINTENAAAAAANT
»

Bon. Ça va pas le faire. Il me faut une autre idée. Ils disent quoi déjà dans les livres ? Ah oui, ludique.

« Maintenant maintenant ? Mais enfin, y a que dans le pays du n’importe quoi qu’on regarde les dessins animés avant le petit déjeuner ! »

Le Lardon continue de se vider de toutes les larmes de son corps mais j’enchaîne « D’ailleurs, je ne t’ai jamais raconté, mais tu sais ce qu’ils font dans le pays du n’importe quoi ? »

Mon curieux de Lardon ne peut pas s’empêcher de s’arrêter de pleurer pour demander « Non, quoi ? » (Faut que j’invente vite !)

« Et ben dans le pays du n’importe quoi (astuce de parent, pour gagner du temps en attendant d’avoir une idée, se répéter), et ben, c’est vraiment n’importe quoi, mais au petit déjeuner, les gens ils mangent… (astuce de parent, pour gagner du temps en attendant de trouver une idée, faire monter le suspense)… des livres ! Tu te rends compte ?? Des livres, avec du papier et tout ? C’est vraiment n’importe quoi ! » 

Le Lardon est d’accord : « Oh bah oui, c’est n’importe quoi ! » 

C’est bon, je le tiens, il pense à autre chose ! C’est là qu’il faut enchaîner ! Je continue de raconter des bêtises « Oui, enfin, je te dis ça mais c’est pas le pire. Dans le pays du n’importe quoi, c’est vraiment n’importe quoi… Ils mettent les culottes sur la tête tu sais. Dans le pays du n’importe quoi, on dort le jour, et on vit la nuit. Et puis dans le pays du n’importe quoi, on marche sur les mains, et pas sur les pieds ! N’importe quoi je te dis ! »

Le Lardon s’esclaffe maintenant : « Papa, tu sais comment ils marchent dans le pays du n’importe quoi ?! Sur la tête ! »

Je surenchéri « D’ailleurs, demande donc à Papa comment ils jouent au foot au pays du n’importe quoi, parce que c’est vraiment n’importe quoi » (astuce de parent, ne pas hésiter à embrigader son conjoint quand on raconte n’importe quoi). Le BienJoliChéri ne se laisse pas démonter « Rhola oui, c’est n’importe quoi ! Et ben figure toi, que dans le pays du n’importe quoi, les terrains de foots, et ben ils sont… en pente ! C’est vraiment n’importe quoi ! » (Hey, bien trouvé mon amoureux !)

Et pendant que l’on continue à raconter des bêtises, la tension redescend et le conflit du dessin animé ne devient plus une lutte qui ne peut avoir qu’un gagnant et qu’un perdant. Parentalité ludique 1 – Mauvaise humeur 0 💪.

 

Et depuis, j’ai souvent réutilisé l’astuce du Pays du n’importe quoi : pour aider à apaiser une frustration, rien de tel que d’imaginer la vie dans ce pays où tout serait permis ! J’ai peut être d’ailleurs un peu trop utilisé cette astuce car le Lardon a fini par me demander où était ce fameux pays du n’importe quoi 😅. J’ai du lui préciser que c’était un pays « pour de faux » mais ouf, la magie n’est pas cassée ☺️.

 

Et chez vous, il ressemblerait à quoi le pays du n’importe quoi ?

Les premiers jeux de société

Depuis mon enfance, je suis une grande fan de jeux de sociétés. Alors puisque ces dernières années, je joue beaucoup moins (suivre une partie entière sans être interrompue par une tétée/une couche/des pleurs est alors devenu compliqué impossible) je suis ravie de commencer un nouveau cycle de jeu avec le Lardon !

C’est vers ses deux ans que j’ai commencé à lui présenter quelques jeux. Au vu de son jeune âge, je les ai choisis mettant l’accent sur la sensorialité : la plupart de ces jeux présentent de (grosses) pièces, pour le plus grand plaisir de ses petites mains. D’ailleurs, pour le Lardon, l’expérience du jeu inclut aussi bien la partie elle-même que l’installation des pièces et le rangement dans la boîte à la fin (enfin, ça, ça n’est pas systématique non plus 😅) : il faut dire que manipuler des objets et mettre de l’ordre (même s’il semble un peu obscur pour nous !) sont généralement des activités prisées des bambins de cet âge !

Dans cet article, j’avais donc envie de vous présenter les jeux que nous possédons aujourd’hui à la maison : notre collection s’est construite un peu par hasard, au gré des trouvailles en brocante, des dons et de la récup auprès de nos parents/amis ; pourtant chacun de ces jeux apporte son petit quelque chose.

Lire la suite

Le jeu des mots

L’autre soir, j’avais très envie de coucher le Lardon, parce que j’étais fatiguée (logique parentale). Mais, c’était sans compter ses protestations, alors que je l’emmenais dans sa chambre :

– Je veux pas dormir !

– Hum, et bien on est pas obligé de dormir, on peut faire autre chose.

Me voilà en train de réfléchir à mille à l’heure pour trouver une idée de jeu calme qui le ferait rester au moins dans son lit. Je lui demande alors de ma voix la plus enthousiaste possible :

– Est-ce que tu connais… le jeu des mots ?!

– Non, c’est quoiiiii ?

Lire la suite

Le moment du coucher

Aller au lit, ça n’a jamais été le moment préféré du Lardon. Que l’on soit au calme ou avec des invités, il aime rester le plus longtemps possible avec des adultes. Je me souviens encore de son premier nouvel an : il ne voulait pas quitter le lieu de la fête ; alors du haut de ses 9 mois, il a trinqué avec nous à minuit et nous a accompagné jusqu’à 2 heures du matin 😅.

Lire la suite

« J’ai peur »

Depuis quelques temps, il arrive au Lardon d’avoir peur, et il nous le dit : « J’ai peur ». Ou plutôt « jaipeurjaipeurjaipeurjaipeur ». Avec parfois une variante « jaipaspeurjaipaspeurjaipaspeur ». Variante ou pas, il est figé, terrorisé — sauf si on est à distance de ses bras, auquel cas il nous saute sur les pieds (l’important est de ne plus toucher le sol, qui abrite l’objet de ses peurs) en s’agrippant à nos jambes.

Lire la suite

Perdre sa dignité pour retrouver son enfant

En voilà un titre étrange ! Il m’est inspiré de ma lecture en cours : Qui veut jouer avec moi ?, Lawrence J Cohen. Dans ce livre, le psychologue Cohen explique comment utiliser le jeu pour mieux communiquer avec nos enfants.

Les bienfaits du jeu

cohenEn effet, et on l’a déjà tous remarqué en jouant avec nos enfants, le jeu est un formidable outil qui va bien au delà du rire. Il permet d’offrir à l’enfant un cadre sécurisé dans lequel il va pouvoir évacuer ses tensions, construire sa confiance en soi et développer son assurance, créer des liens d’attachement, jouer de nouveaux rôles (le perdant ou le gagnant) et bien d’autres !

Tout au long de son livre, le docteur Cohen donne des exemples de «jeux» qui appuient ses propos. Ce que j’aime dans les jeux dont il parle, c’est que leurs règles sont découvertes et inventées au fur et à mesure : le jeu est initié par l’un ou par l’autre. L’adulte doit ensuite être un fin observateur pour détecter l’envie de l’enfant qui lui transmet une multitude de signe indiquant ses attentes. L’enfant veut-il gagner ou perdre ? Lutter contre un adversaire coriace ou s’en prendre à un adversaire facile ? Aucun n’est plus légitime que l’autre : ces envies de l’enfant correspondent en fait à un besoin (il a besoin de gagner pour développer son assurance par exemple). Laisser nos enfants gagner ne fera pas d’eux des êtres faibles incapables d’affronter la dureté de la «vie réelle» ; au contraire, ils auront d’autant plus la force mentale à gérer les cas difficiles qu’ils rencontreront dans la vie si ils ont pu construire une assurance force par le biais du jeu ! L’important dans ce genre de jeu, c’est de suivre les indices qu’ils sèment pour proposer un jeu de la difficulté dont ils ont besoin à l’instant T.

Lire la suite