La semaine dernière, nous avons fêté les 4 ans du Lardon ! 4 ans ! Il n’est presque plus un bambin donc. En tout cas, dans la vision que j’en avais en 2016 quand je suis tombée enceinte, clairement, un enfant de 4 ans était « grand ». Par exemple, il dormait. Dans son lit. Dans sa chambre. En 2016, je ne connaissais pas le terme cododo, et si on m’en expliquait le principe, je l’associais directement à des « parents hippies laxistes qui ne savent pas être fermes ».
Bon, bref, aujourd’hui, j’ai laissé tombé mes principes puisque j’ai des enfants. Je ne vais pas vous faire un récap du sommeil du Lardon, c’est compliqué et variable mais pour le contexte, sachez que cette année, il a dormi 6 mois dans mon lit, 2 mois dans sa chambre et le reste de l’année sur un petit matelas au pied de mon lit.
Mais comme on est là plutôt pour rigoler, je vous propose un top 3 de réveils les plus absurdes de l’année de ses 3 ans.
Où je disparais
Mention honorable à cette nuit de cododo très agitée : plutôt que de rester à droite au milieu du lit, le Lardon m’avait piqué mon oreiller à gauche et me poussait vers le bord. J’ai donc décidé de carrément aller m’installer à la place de mon amoureux à droite (lui était déjà partie dans la chambre d’ami depuis longtemps).
Pour me réveiller dans l’affolement quelques minutes plus tard : le Lardon ne me trouvait plus !
Où il fait peut être jour
Mention logique implacable à cette nuit où j’ai entendu des pas dans l’escalier. C’était le Lardon qui était descendu dans le salon pour allumer toutes les lumières. Pour remonter se coucher. Après explication, le Lardon se demandait si la nuit était finie mais « Dans le noir, j’arrivais pas à voir s’il faisait jour » m’a-t-il dit.
Où je suis aimée
Mention la plus aimable pour ces réveils : le « tu me manques maman » de 2h39 ; le tout aussi mignon « Je t’aime maman » de 5h28 ; et évidemment le silencieux bisou dans le cou (pourquoi ???) de 4 heures 26.
Et chez vous, il se passe quoi la nuit ? Vos enfants vous aiment-ils AUSSI à 3 heures du matin ?
Je me demandais comment j’allais faire pour gérer seule dans une maison de deux étages les siestes du Bourgeon, avec le Lardon dans les parages. Maintenant, je sais : vaguement.
En guise d’introduction, sachez que :
Le Bourgeon fait trois ou quatre siestes d’une heure par jour. Je suis relativement chanceuse : il s’endort en une dizaine de minutes, le plus souvent au sein, parfois simplement en le déposant. Il dort très bien seul dans notre chambre (à l’étage), dans le lit cododo.
Le Lardon, lui ne fait plus de sieste depuis bien longtemps (ses 18 mois environ). En revanche, il m’aime de tout son être, et le montre par une proximité très proximale. Je le préviens donc dès les premiers signes de fatigue du Bourgeon que c’est bientôt l’heure de sa sieste, pour adoucir la « séparation ».
Maintenant que le décor est posé, laissez-moi vous raconter comment ça se passe. CHAQUE JOUR DE LA SEMAINE. PLUSIEURS FOIS PAR JOUR.
La sieste « comme ton ombre »
Je monte, le Lardon monte derrière moi. Je m’assied sur le rebord du lit, le Lardon s’assied derrière moi. Je donne le sein, le Lardon gigote. Le Bourgeon s’endort. Je me relève, passe derrière le lit cododo. Le Lardon toujours derrière moi, dans les 30 cm entre le mur et le lit. Je me penche délicatement pour déposer le bébé, le Lardon me suit du regard. Je sors de la chambre, le Lardon toujours dans mon sillage.
Ce scénario arrive une à deux fois par jour.
La sieste en boucle
Je monte, le Lardon proteste en bas de l’escalier « Maman je veux pas que tu montes. » Je m’assieds sur le rebord du lit, le Lardon crie toujours d’en bas « Maman je veux pas que tu montes. Maman je veux pas que tu montes. Maman je veux pas que tu montes. ». Je donne le sein, le Lardon proteste encore « Maman je veux pas que tu montes. » Le Bourgeon s’endort. « Maman je veux pas que tu montes. » Je me relève, passe derrière le lit cododo. « Maman je veux pas que tu montes. » Je me penche délicatement pour déposer le bébé. « Maman je veux pas que tu montes. » Je sors de la chambre. « Maman je veux pas que tu montes. » Je descends. « Maman, pourquoi tu descends ? »
La sieste méga-win
Je monte, le Lardon monte derrière moi. Je m’assieds sur le rebord du lit, le Lardon s’assied derrière moi. Je donne le sein, le Lardon s’allonge. Le Bourgeon s’endort. Le Lardon s’endort. Je me relève, passe derrière le lit cododo. Je me penche délicatement pour déposer le bébé. Je m’affale comme une loque sur le lit. On dort tous les trois.
(C’est arrivé deux fois) (C’était bien).
La sieste pétage de câble
Je monte, le Lardon monte derrière moi. Je m’assieds sur le rebord du lit, le Lardon s’assied derrière moi. Je donne le sein, le Lardon gigote. Le Bourgeon gigote. Je soupire. Le Bourgeon ne veut pas dormir. J’accuse le Lardon. Je lui demande de se calmer. Le Bourgeon sursaute. Le Lardon dit que non, il ne se calmera pas. Je vais dans la pièce d’à côté, je crie. Je reviens dans la chambre parentale, le Bourgeon gazouille et le Lardon continue de dire que non il ne se calmera pas. Je redescend tout ce beau monde, on se calme. On recommencera dans 10 minutes.
La sieste miracle
Je monte, le Lardon joue en bas. Je m’assieds sur le rebord du lit. Je donne le sein. Le Bourgeon s’endort. Je me relève, passe derrière le lit cododo. Je me penche délicatement pour déposer le bébé. Je redescend. Le Lardon ne s’est pas rendu compte de mon absence.
C’est beau, mais ça n’arrive qu’à une deuxième (voir troisième) tentative de sieste.
La sieste scato
Je monte, le Lardon joue en bas. Je m’assieds sur le rebord du lit. Je donne le sein. Le Bourgeon s’endort. Un cri traverse la maison : « Mamaaaan ! J’ai fait cacaaaa ! ». Le Bourgeon sursaute. Le Lardon hurle encore « Change moi la couuuuche ! » (Laisser l’enfant devenir continent à son rythme c’est bien plus facile quand il décide à se passer des couches avant 3 ans et demi…) Le Bourgeon ne s’endormira pas. Je redescends avec lui. Je change la couche. On recommencera dans 10 minutes.
Je sors les sabliers et je fais un pari sur l’avenir : « Tu vois quand le sablier rouge sera fini, je serais redescendue. »
Je monte, le Lardon reste en bas, à surveiller le sablier « C’est pas encore fini. » Je m’assieds sur le rebord du lit. Je l’entends encore en bas « C’est pas encore fini. » Je donne le sein. « C’est pas encore fini. C’est pas encore fini. C’est pas encore fini. C’est pas encore fini. » Le Bourgeon s’endort. « C’est pas encore fini. » Je me relève, passe derrière le lit cododo. « C’est pas encore fini. » Je me penche délicatement pour déposer le bébé. « C’est pas encore fini. » Je redescends. « Maman, pourquoi tu descends déjà, c’est pas encore fini. »
Bon, mais dans un mois, quand ce sera la reprise du boulot, de l’école, de la nounou, on parie combien que ces siestes qui me rendent folle vont me manquer ?
J’avais oublié à quel point, quand ça dort, un nouveau né FAIT DU BRUIT. Pour ceux qui n’ont jamais dormi avec un bébé, je vais essayer de vous expliquer cela.
Hum… voyons. J’ai pris des notes cette dernière semaine en essayant de décrire les bruits que l’on entend dans la chambre. Un nouveau-né qui « dort », c’est un peu comme… :
une porte qui grince,
un pneu qui crisse,
une chèvre parfois (si si !),
ou alors une personne faisant une crise d’asthme,
Enfin bon, globalement ça ne ressemble à rien,
Ou peut être à une personne constipée,
ou bien un petit vieux au bord de l’agonie,
avec des airs de zombie.
Bref… tout ça pour dire : le Bourgeon est arrivé en même temps que le printemps, et le cododo se passe plutôt bien (quand on arrive à dormir 😅).
Les gens normaux essayent de ne pas trop en rajouter après un déménagement.
Nous, on a pas pu s’en empêcher. À peine quelques semaines après avoir installé le Lardon dans la chambre la plus « aboutie » (#lesTravaux #onSaitQuandCaCommence #pasQuandCaSarrete) de notre maison, on a décidé de le changer de pièce : velux et été ne font pas bon ménage, le pauvre souffrait bien trop de la chaleur.
L’autre soir, j’avais très envie de coucher le Lardon, parce que j’étais fatiguée (logique parentale). Mais, c’était sans compter ses protestations, alors que je l’emmenais dans sa chambre :
– Je veux pas dormir !
– Hum, et bien on est pas obligé de dormir, on peut faire autre chose.
Me voilà en train de réfléchir à mille à l’heure pour trouver une idée de jeu calme qui le ferait rester au moins dans son lit. Je lui demande alors de ma voix la plus enthousiaste possible :
Aller au lit, ça n’a jamais été le moment préféré du Lardon. Que l’on soit au calme ou avec des invités, il aime rester le plus longtemps possible avec des adultes. Je me souviens encore de son premier nouvel an : il ne voulait pas quitter le lieu de la fête ; alors du haut de ses 9 mois, il a trinqué avec nous à minuit et nous a accompagné jusqu’à 2 heures du matin 😅.
Après pas loin de 6 mois de lit au sol, il était temps de rédiger un petit compte rendu !
Au tout début du blog, je me posais la question de troquer le lit à barreaux du lardon pour un lit au sol. Deux semaines après cet article, on passait un merveilleux samedi dans les bouchons des zones industrielles pour acheter le nécessaire et le soir même, on s’y l’y mettait.
«Accompagner son enfant vers le sommeil» (périphrase pour dire Quand est-ce qu’il va enfin s’endormir ce môme, j’en peux plus, et pour toute la nuit putain, j’en ai ras le cul de me réveiller toutes les heures), ça peut être long, très long. Long chaque soir, mais aussi long pendant des mois.
L’entourage, toujours prompt à aider et à donner son avis, même quand on ne l’a pas demandé a toujours de bons conseils : « Laisse le pleurer, tu verra, il deviendra bleu pendant deux heures, mais au bout de deux jours, c’est fini » ou bien le fameux « Tu sais, tu va te faire bouffer à force… » que tu choisiras peut-être d’écouter le soir ou la nuit DE TROP. Ou peut-être que tu resteras fidèle à ton projet d’éducation : « Je ne laisserais PAS pleurer mon enfant». C’est la voie que j’ai choisi, et ce n’est clairement pas la plus facile.